En vue de la Régionale de 2021

L’Union dans l’action

par Jacques Kmieciak
Publié le 2 octobre 2020 à 12:28

Lors de la conférence régionale qui s’est tenue à Avion, ce samedi 26 septembre, le PCF a affiné sa stratégie en vue de l’élection régionale de mars 2021. L’idée d’un rassemblement des forces de gauche et écologistes fait son chemin afin de reconquérir une assemblée régionale confisquée par la droite et l’extrême droite depuis 2015.

Un autre choix est-il d’ailleurs possible ? » s’interrogent les délégués désignés par les instances dirigeantes des cinq fédérations du PCF des Hauts- de-France. Et Hervé Poly de se plier à un principe de réalité. « Aucune force de gauche n’est aujourd’hui en mesure d’atteindre seule les 10 % de suffrages exprimés pour prétendre être présente au second tour », martèle le secrétaire départemental de la Fédération du Pas-de-Calais du PCF.

Aussi, l’union s’imposerait-elle « mais pas à n’importe quel prix. Il s’agit d’être cohérent, de faire en sorte que les électeurs s’y retrouvent », poursuit-il. « Bien conscient que le désastre de 2015 a été le résultat de la politique de Hollande, de ceux qui ont trahi, tourné le dos à la gauche et ouvert ensuite la porte du pouvoir à Macron », Thierry Aury, son homologue de l’Oise, partage son avis. Aussi en appelle-t-il à « travailler au rassemblement le plus large des forces de gauche et écologistes, sans hégémonie de quiconque, sur la base de projets transformateurs, pour offrir une véritable alternative ».

Fabien Roussel et Cathy Apourceau-Poly aux côtés de deux responsables de la CGT de Bridgestone, qu’ils soutiennent dans leur lutte.
© Soizic Lozachmeur

À l’offensive !

Quant à Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, il se dit convaincu que « seule l’union dans l’action pourra nous faire gagner en 2021 ». Aussi s’agit-il de « donner un contenu important au programme ». Et le meilleur moyen d’y parvenir est « d’être en phase avec les préoccupations des gens, d’être solidaires de leurs luttes » dans un contexte d’explosion du chômage et de la précarité. La présence à ses côtés de deux dirigeants de la CGT de Bridgestone crédibilise son propos. Pour Fabien Roussel, il s’agit aussi d’aborder cette échéance de façon offensive, « avec l’ambition de diriger la Région, car on en a soupé des politiques libérales ». Et, pourquoi pas, les élections départementales ayant lieu le même jour, « faire rebasculer à gauche un ou deux départements en particulier le Nord et l’Aisne ? » s’interroge Thierry Aury.

Il reste à savoir si certains des partenaires potentiels accepteront de jouer le jeu de l’unité en rompant avec des pratiques hégémoniques ? Christian Champiré se l’est demandé à propos de la France insoumise « qui interdisait les drapeaux du PCF dans ses meetings en 2016 » ou encore du Parti socialiste sur la base des pratiques de ses élus au sein de la Communauté d’agglomération de Lens-Liévin. « S’ils ne veulent pas d’union, quelle attitude adopterons-nous ? » s’est encore interrogé le maire de Grenay. Finalement, la proposition d’une liste de rassemblement s’appuyant sur une politique de « rupture avec l’austérité et le libéralisme » a été adoptée par la conférence régionale. Et Thierry Aury de rappeler que Fabien Roussel, par ailleurs député du Nord, « est disponible pour conduire ce rassemblement comme tête de liste régionale. Mais, évidemment, à condition que la place du PCF soit respectée, nous n’en faisons pas un préalable à toutes discussions.