Un autre choix est-il d’ailleurs possible ? » s’interrogent les délégués désignés par les instances dirigeantes des cinq fédérations du PCF des Hauts- de-France. Et Hervé Poly de se plier à un principe de réalité. « Aucune force de gauche n’est aujourd’hui en mesure d’atteindre seule les 10 % de suffrages exprimés pour prétendre être présente au second tour », martèle le secrétaire départemental de la Fédération du Pas-de-Calais du PCF.
Aussi, l’union s’imposerait-elle « mais pas à n’importe quel prix. Il s’agit d’être cohérent, de faire en sorte que les électeurs s’y retrouvent », poursuit-il. « Bien conscient que le désastre de 2015 a été le résultat de la politique de Hollande, de ceux qui ont trahi, tourné le dos à la gauche et ouvert ensuite la porte du pouvoir à Macron », Thierry Aury, son homologue de l’Oise, partage son avis. Aussi en appelle-t-il à « travailler au rassemblement le plus large des forces de gauche et écologistes, sans hégémonie de quiconque, sur la base de projets transformateurs, pour offrir une véritable alternative ».
À l’offensive !
Quant à Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, il se dit convaincu que « seule l’union dans l’action pourra nous faire gagner en 2021 ». Aussi s’agit-il de « donner un contenu important au programme ». Et le meilleur moyen d’y parvenir est « d’être en phase avec les préoccupations des gens, d’être solidaires de leurs luttes » dans un contexte d’explosion du chômage et de la précarité. La présence à ses côtés de deux dirigeants de la CGT de Bridgestone crédibilise son propos. Pour Fabien Roussel, il s’agit aussi d’aborder cette échéance de façon offensive, « avec l’ambition de diriger la Région, car on en a soupé des politiques libérales ». Et, pourquoi pas, les élections départementales ayant lieu le même jour, « faire rebasculer à gauche un ou deux départements en particulier le Nord et l’Aisne ? » s’interroge Thierry Aury.
Il reste à savoir si certains des partenaires potentiels accepteront de jouer le jeu de l’unité en rompant avec des pratiques hégémoniques ? Christian Champiré se l’est demandé à propos de la France insoumise « qui interdisait les drapeaux du PCF dans ses meetings en 2016 » ou encore du Parti socialiste sur la base des pratiques de ses élus au sein de la Communauté d’agglomération de Lens-Liévin. « S’ils ne veulent pas d’union, quelle attitude adopterons-nous ? » s’est encore interrogé le maire de Grenay. Finalement, la proposition d’une liste de rassemblement s’appuyant sur une politique de « rupture avec l’austérité et le libéralisme » a été adoptée par la conférence régionale. Et Thierry Aury de rappeler que Fabien Roussel, par ailleurs député du Nord, « est disponible pour conduire ce rassemblement comme tête de liste régionale. Mais, évidemment, à condition que la place du PCF soit respectée, nous n’en faisons pas un préalable à toutes discussions.