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Nord en commun

L’union de la gauche présente son programme

par Justine Frémy
Publié le 28 mai 2021 à 11:42

Mardi 25 mai, Charles Beauchamp, président du groupe communiste, républicain, citoyen et apparentés, et Didier Manier, président du groupe socialiste, radical et citoyen et ancien président du conseil départemental du Nord, ont présenté leur programme de 47 pages pour l’élection départementale de juin.

« Nous pouvons regagner le Département du Nord. » Les deux chefs de file socialiste et communiste ont décidé de faire front commun dès le premier tour dans le Nord lors de l’élection départementale des 20 et 27 juin prochains, contrairement à l’élection de 2015 où la division de la gauche avait laissé le champ libre à la droite, portant Jean-René Lecerf à la tête du conseil départemental. « Nous avons opéré au rassemblement des forces de gauche partout où cela était possible avant même le rassemblement régional  » a rappelé Didier Manier, élargissant les unions aux autres forces de gauche, y compris aux écologistes. À une exception notoire, celle de la France insoumise « qui a préféré partir seule, sauf dans un canton, celui de Faches-Thumesnil » où Laurent Daudruy (LFI) fera équipe avec Sophie Prunes-Uruen (PCF).

La droite émiettée

Derrière cette stratégie, un constat : la droite est émiettée dans 18 cantons sur 41 (comme l’était la gauche lors de la précédente élection) alors qu’il « suffirait » à la gauche de se maintenir dans leurs 15 cantons respectifs (dix pour le PS et cinq pour le PCF) et de gagner six nouveaux cantons pour regagner la majorité. « Ce n’est pas impossible  » veut croire Charles Beauchamp, dont l’objectif principal est bien d’« améliorer la vie des 2,6 millions de Nordistes ». « Depuis 2015, la vie des Nordistes s’est compliquée avec la politique départementale, alors que le Département intervient dans la vie des gens au quotidien, de leur naissance jusqu’à leur décès » a-t-il précisé, déplorant la faible médiatisation de ces élections locales au détriment des régionales « alors même que le budget du Département est plus important que celui de la Région ».

Neuf priorités pour améliorer la vie des Nordistes 

Le point fort de cette union, c’est ce programme de 47 pages divisé en neuf grandes priorités : la santé ; les solidarités ; la culture, le sport et la vie associative ; l’éducation ; l’emploi ; la jeunesse ; la transition écologique ; les services publics de proximité ; la démocratie. « À la différence de tous les autres, nous avons un programme » ne manque pas de faire remarquer Didier Manier, avec au centre de celui-ci « le retour de la solidarité au cœur des politiques départementales » souligne Charles Beauchamp. Selon eux, les Nordistes ont « fait les frais » de « l’assainissement » des finances du Département qui aurait conduit à la suppression d’environ 500 postes entre 2015 et 2018 et à la levée de l’impôt pour « rembourser les banquiers », alors que l’accès aux allocations (APA, AAH, etc.) est devenu plus difficile, et que les grands investissements ou l’entretien des collèges sont minimes. « On a augmenté l’imposition au profit du désendettement et pas de l’investissement », ce qui risque, selon eux, de se faire ressentir dans les prochaines années. Ils s’engagent donc à « faire de grands investissements pour tirer le Département vers le haut  », à commencer par les travaux routiers tels que le contournement de Maubeuge et la modernisation du Forum des sciences de Villeneuve d’Ascq.

Retour de la solidarité et des investissements

Si rien n’est gagné d’avance, la gauche a donc bel et bien une carte à jouer dans cette élection, qui demeure incertaine au vu de l’abstention qui prévoit encore une fois d’être forte et des difficultés à faire campagne dans une situation sanitaire toujours compliquée. Charles Beauchamp, candidat dans le canton d’Aniche, continue à tracter sur les marchés au plus près des habitants et devrait tout de même réaliser une dizaine de réunions publiques, contre 26 habituellement, tandis que Didier Manier, candidat dans le canton de Villeneuve d’Ascq, prévoit plutôt des conférences en ligne. Et si certains cantons se retrouvent confrontés à des duels entre la droite et le RN ? « Nous sommes pour le front républicain. Nous appellerons à votre contre le RN » précisent les deux hommes.