Un message s’en dégage. Énigmatique sous forme de code pour provoquer la curiosité du passant : 5 018. Ce nombre correspond aux emplois, industriels notamment, qui auraient été supprimés dans le secteur depuis 2017, sans compter « qu’un emploi sup- primé, c’est trois emplois induits chez les sous-traitants », insiste Jean-Marc Tellier. La nuit tombe ce mardi sur la place de la République. En présence d’une cinquantaine de militants du PCF et de la Jeunesse communiste (JC), le maire d’Avion inaugure une œuvre éphémère rappelant le triste bilan de l’ère Macron. Il fustige au passage des décennies de construction européenne à l’origine « de la liquidation de l’industrie charbonnière, puis des délocalisations dans le textile, l’automobile, la chimie ou l’acier. L’Europe ? C’est la casse de l’outil industriel », poursuit l’élu tout en rappelant la responsabilité de l’Union européenne « dans la fermeture de Bridgestone (Béthune) ou celle programmée de la Française de Mécanique (Douvrin) en lien avec la décision d’en finir rapidement avec les moteurs thermiques. Leur Europe, celle de Macron, rime avec profits et évasion fiscale ». Aux antipodes de ces logiques libérales tout autant assumées par le Parti socialiste lorsqu’il exerce le pouvoir, le PCF avec Fabien Roussel propose le Smic à 1 500 euros net, l’augmentation des salaires et des pensions, la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, le retour de la retraite à 60 ans et la... réindustrialisation du pays !
Europe sociale ?
Pour Nicolas Chéret (PCF Avion), il « était important de marquer le coup à l’occasion de la grand-messe des ministres européens et de leur rappeler que notre industrie a morflé du fait de leur politique ». Un avis partagé par Jean-Louis Fossier, un communiste de Vitry-en-Artois, soucieux de pointer du doigt cette « Europe incapable d’organiser des coopérations avantageuses. La revendication portée par Fabien Roussel d’un Smic européen me paraît juste, mais l’Europe sociale, je n’y crois pas vraiment. C’est un leurre ». Quant à Antonin Edoire (Liévin), le secrétaire fédéral de la JC, il rappelle que son organisation a revendiqué lors de son récent congrès « la sortie d’une UE gérée par des traités libéraux. L’expérience grecque de Syriza montre l’impossibilité d’une Europe sociale ». La visite du « président des riches » aura au moins eu le mérite de relancer un débat qui traverse le mouvement communiste depuis la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), l’ancêtre de l’UE.