La 5G, cela fait des années qu’on en entend parler. Officiellement lancée en novembre 2020, elle a déjà fait couler beaucoup d’encre. Pourtant, tous les utilisateurs de smartphone sont loin d’en profiter. Parce qu’elle fait débat, qu’elle n’est pas utilisable partout, mais aussi parce qu’on ne comprend pas forcément à quoi elle sert. Aussi, face à ce flou, les utilisateurs se méfient. Première étape indispensable donc : comprendre quel intérêt elle peut avoir.
Un meilleur débit Internet et une meilleure connexion réseau
Le débit est l’un des atouts majeurs de la 5G. Il devrait être jusqu’à trois à quatre fois plus rapide que la 4G. Autre avantage majeur : le volume de données transmis est multiplié par 100. Les futurs réseaux 5G seront théoriquement capables de transférer 20 gigabits de données par seconde, depuis une station de base jusqu’à un appareil connecté au réseau, et 10 gigabits par seconde dans le sens inverse. Le temps de latence est également particulièrement appréciable. Il devrait être inférieur à une milliseconde, contre 25 à 40 millisecondes pour la 4G. Les futurs utilisateurs de la 5G dans le grand public pourront télécharger un film en haute définition en deux ou trois secondes.
Télémédecine et gestion du trafic routier via la 5G
La 5G, dont le nom officiel est IMT-2020, se caractérise par son débit, sa faible latence mais aussi sa capacité à connecter un grand nombre d’objets. Sauf que si vous ne travaillez pas dans les télécommunications, vous ne comprenez pas forcément ce que cela veut dire. En clair, cela signifie que vous pouvez accéder à des services auxquels vous n’aviez jusque-là pas accès. Dans le domaine de la santé, la 5G permet la gestion des équipements médicaux dans l’hôpital. La télémédecine mais aussi la prévention de maladies chroniques font partie des applications envisagées. Ainsi, en avril 2019, un chirurgien chinois a mené une opération à distance en utilisant un réseau mobile 5G. Un décalage de seulement un millième de seconde séparait l’ordre donné par le médecin de l’action du bras robotique installé dans le bloc opératoire à 3 000 kilomètres. Du côté des transports, on envisage également l’accès à de nombreux nouveaux services : les navettes autonomes, la gestion du trafic de véhicules (ce qui peut avoir un impact sur leur consommation) ou encore le pilotage à distance de véhicules pour des interventions en zone sensible. Sauf que, vous l’avez compris, ces nouveaux usages, aussi révolutionnaires soient-ils, ne sont pas encore réellement effectifs en France. On peut donc naturellement se demander pourquoi ?
Trop peu de fréquences pour la 5G en France
On finit par se dire que la 5G a finalement tout bon et on se demande, de fait, pourquoi on n’en bénéficie pas tous ? La faute au manque de fréquences. Pour utiliser la 5G, trois bandes de fréquences sont nécessaires. Or, au 30 septembre 2022, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) a dénombré 35 523 sites 5G, dont 16 609 en bande 3,5 GHz. Et pour pouvoir offrir ces nouvelles fréquences, il faut aussi des antennes relai. Leur déploiement est très anarchique en France. Aussi, certaines villes françaises sont en avance sur d’autres. Ainsi pour bénéficier de la 5G, mieux vaut habiter Clermont-Ferrand, Dijon, Nice ou Saint-Étienne - qui font partie du haut du classement - que Dunkerque, Rouen, Amiens ou encore Versailles. Résultat, pour pallier à ce manque de fréquences et d’antennes, les opérateurs téléphoniques sont tentés de faire des tours de passe-passe. Ils convertissent des fréquences déjà utilisées pour la 4G pour qu’elles émettent aussi de la 5G. En l’occurrence, les bandes de 2,1 GHz et 700 GHz. Cette astuce est totalement légale puisqu’elle a été validée par l’Arcep et l’ANFR, l’Agence nationale des fréquences radio. En effet, déployer la 5G sur ces fréquences dites « basses », présente l’avantage de pouvoir couvrir rapidement de larges portions du territoire. Et donc produire un petit effet d’annonce au lancement en faisant bénéficier à la fois grandes villes et zones rurales. Mais cette solution s’accompagne d’un écueil de taille : la « fausse » 5G n’apporte pas la même qualité de service que la « vraie ». Le débit est à peine supérieur à celui de la 4G. De plus, en empiétant sur le débit existant, elle contribue à le détériorer. Les utilisateurs se retrouvent donc lésés. Pour éviter ce type de déconvenues, l’Arcep impose aux opérateurs de produire une carte permettant de savoir quel type de 5G est utilisée dans chaque ville couverte. Heureusement donc que le « gendarme » des télécoms veille au grain.