Économie

La face B du plan de relance gouvernemental

Publié le 4 septembre 2020 à 15:52

Réforme des retraites, cadeaux fiscaux sans contreparties aux entreprises, précarité oubliée,insuffisance écologique,emploi public délaissé...dans un communiqué,les élus du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine au Parlement dénoncent la « face B » du plan de relance présenté jeudi 3 septembre par Jean Castex :

« La face B, c’est la mauvaise réforme des retraites qui revient par la fenêtre à la faveur de ce plan parce qu’elle fait partie du deal avec l’Europe libérale, de l’aveu même de Clément Beaune, secrétaire d’État aux Affaires européennes.La face B c’est qu’à l’heure où nos voisins allemands font le choix d’appuyer sur la demande avec la baisse de la TVA pour relancer l’emploi, le gouvernement s’obstine dans la logique du quinquennat : l’offre à tout prix ! Au nom du ruissellement, il inscrit sans contreparties sociales,environnementales et d’emplois 20 milliards de cadeaux fiscaux aux entreprises. Ces mesures ne rempliront pas les carnets de commande des entreprises, des TPE notamment. La face B à l’heure où l’on parle de souveraineté alimentaire, c’est l’agriculture, qui ne pèse que 1 % du plan. C’est aussi la pêche, les ports, le maritime avec seulement 250 millions d’euros, presque une aumône. Le gouvernement ne devra pas oublier dans cette enveloppe le secteur stratégique du Transmanche. La face B du plan, c’est qu’il n’est pas à la hauteur des urgences environnementales. 30 milliards d’euros, c’est certes une somme pour verdir, mais ce n’est pas le levier suffisant pour assurer, dans la durée, la transition écologique de l’économie. La face B, c’est que les précaires, les invisibles, premières victimes de la crise, sont le maillon faible du plan avec 800 millions de mesures de soutien, incluant le secteur associatif. La face B, c’est l’absence de relance de l’emploi public, notamment pour les métiers du lien dont la crise a révélé le caractère vital. La face B, avec les cadeaux faits aux entreprises sans contreparties, sans mettre à contribution les gagnants - l’assurance, la grande distribution, les très hauts revenus c’est la fragilisation à moyen terme des recettes indispensables aux politiques publiques et services publics. Derrière le volontarisme et l’affichage d’un retour de l’État, on peut craindre que ce plan one shot ne corrige pas son affaiblissement structurel en marche depuis le début du quinquennat Macron. »

(Photo : © Florian David)