La fin de l’ère Gorbatchev a permis à l’Occident d’ouvrir la boîte de Pandore

Publié le 2 septembre 2022 à 17:34

Nous publions ci-dessous le communiqué des communistes de Wallonie-Bruxelles , publié ce 1er septembre, après la disparition de Mickaïl Gorbatchev.

Avec le décès de Mickaïl Sergueievitch Gorbatchev, ce 30 août 2022, ce n’est pas seulement le dernier dirigeant de l’Union Soviétique qui disparaît, c’est aussi et surtout, l’homme politique communiste qui a décidé de mettre fin à la guerre froide et a voulu favoriser l’amorce d’un désarmement nucléaire. Mais les changements qu’il a induits n’ont, hélas, pas permis de transformer le monde dans le sens qu’il souhaitait. Un monde de paix. L’après Gorbatchev a éveillé, au contraire, les nationalismes qui ont rapidement abouti à l’éclatement et à la guerre de Yougoslavie, puis à l’éclatement de l’URSS. Son successeur, Boris Eltsine, alcoolique et vendu à l’Occident, a favorisé l’émergence d’une classe d’oligarques pour une bonne part issus du sérail de l’ancien pouvoir, a contribué à brader les richesses du pays et à ravaler la Russie au rang des puissances moyennes. Le reniement par les USA, l’OTAN et l’UE des engagements pris de ne pas intégrer les pays issus de l’ex-URSS à l’OTAN et à l’Union européenne ont fortement contribué à aggraver les tensions avec la Russie. Il est donc manifeste que la fin de l’ère Gorbatchev a permis aux Occidentaux d’ouvrir la boîte de Pandore en considérant qu’ils avaient gagné la guerre (froide) sur le communisme et qu’ils pouvaient, dès lors, humilier la Russie avec la complicité d’Eltsine. Les leçons de 1918 n’ont, dès lors, pas été retenues. En effet, après la 1ère guerre mondiale, les puissances alliées ont voulu humilier l’Allemagne ce qui a favorisé l’arrivée d’Hitler au pouvoir ; l’humiliation de la Russie après l’éclatement de l’URSS a eu, elle, pour conséquence l’arrivée de Poutine… et la guerre en Ukraine. Dans une longue interview au journal l’Humanité, le 4 février 1986, il déclarait : « (…) est-il concevable de sauvegarder la civilisation humaine en poursuivant sans relâche la course aux armements, en aggravant la tension et en faisant l’équilibre, pour ainsi dire, sur le tranchant de plus en plus effilé de la guerre ? » Le combat pour la Paix que mena Gorbatchev reste donc, plus que jamais à poursuivre.