Ces jeunes qui veulent changer le monde

La force du militantisme

Centenaire du PCF

par Philippe Allienne
Publié le 4 décembre 2020 à 13:26

Pour le secrétaire fédéral des Jeunes communistes du Nord, être communiste répond à une nécessité. Pierre Verquin a adhéré aux JC en 2016. La lutte contre la loi travail de Myriam El Khomri lui faisait alors découvrir le militantisme et le sens de l’engagement politique. La tête bien faite et forte d’un esprit déterminé, il parle du haut de ses 19 ans avec une sagesse que nous lui envions : « Je ne milite pas simplement contre le libéralisme, le capitalisme et le fascisme, je milite pour le progrès et contre le système d’oppression qui empêche le progrès social. » À 19 ans, Pierre Verquin affirme sa volonté de s’inscrire dans la marche de l’histoire du communisme et du PCF. « Ce qui a marqué le PCF et qui en fait aujourd’hui notre héritage, dit-il, c’est la Résistance. Le PC était le parti de la Résistance. » Ensuite, il y a eu le programme des « Jours heureux », la Sécurité sociale, etc. Ce sont aussi les intellectuels qui ont marqué le parti, Éluard, Prévert, Picasso… « Aujourd’hui, dit-il, être communiste, ce n’est pas être contre, c’est être pour. Pour la construction d’une société solidaire, pour le socialisme. » Bien sûr, l’histoire du communisme est aussi faite de périodes moins glorieuses. Le PCF en a tiré les leçons. Pour le jeune dirigeant, il faut aujourd’hui retenir le modèle social sur lequel nous vivons et les élus de terrain qui ont fait énormément de choses dans les municipalités (en 1977, le PCF s’impose dans 1 500 communes et arrache la victoire dans 22 nouvelles villes de plus de 30 000 habitants [1]). Mais aujourd’hui, en 2020, est-il particulièrement difficile de militer pour un jeune communiste ? « Oui, répond Pierre Verquin, parce que les médias nous ignorent. C’est rude. Les militants ont l’impression de travailler dans le vide. » Sur le terrain, celui de la vraie vie, les choses sont très différentes. « Quand nous faisons un blocage devant une université ou quand nous distribuons des tracts devant un lycée, nous recevons un accueil très enthousiaste.  » S’ils sont moins avertis (moins politisés que les étudiants dans les facs), les lycéens se révèlent très à l’écoute. « On peut parler d’un réengagement de la jeunesse », constate le jeune communiste. Pour lui, les marches en faveur du climat ont été un vrai déclic. Avec d’autres thèmes de société forts comme l’homophobie ou les violences policières, on assiste à un réengagement de la jeunesse après une période un peu molle. Pierre Verquin en est convaincu. La grille de lecture et les analyses que proposent les jeunes communistes sont bien accueillies par des jeunes en questionnement. « À nous de savoir expliquer et dialoguer », conclut-il. La force et la nécessité du militantisme à l’épreuve. 

Notes :

[1in 100 ans de parti communiste français, éd. du Cherche-Midi, novembre 2020, page 128.