Droits des femmes

La Madeleine et la mémoire des femmes

Le 8 mars d'Édith

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 13 mars 2020 à 17:39

Édith Gabrelle avait juré qu’on ne l’y reprendrait plus. Seule élue d’opposition (PCF) à La Madeleine (59), elle avait démissionné de son mandat en 2018, passablement écœurée par l’attitude du maire Sébastien Leprêtre. Elle a quand même accepté d’apporter son soutien à la liste « Agir pour l’avenir » , qui a pour tête de liste l’écologiste Hélène Roussel. À La Madeleine, le maire, très proche de La Manif pour tous, avait notamment annulé les subventions au Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).

Il vient de perdre en appel un procès contre la bibliothécaire de la médiathèque. La salariée avait été suspendue parce qu’elle avait exposé le livre Tango a deux papas et pourquoi pas ? de Béatrice Boutignon. L’histoire - vraie - illustrée de deux manchots mâles du zoo de New York qui couvent un œuf. Pas du goût du maire, qui du coup oublie le droit.

« Se battre en politique pour les femmes, c’est aussi se battre contre ça. Ce qui devrait aussi être le combat des hommes, non ? » rappelle la militante convaincue. Samedi après-midi, avec deux ami(e)s, elle a re-baptisé des noms de rues en hommage à des femmes comme Louise Michel, Rosa Luxemburg ou Adèle Haenel... Un parcours madeleinois qui fut vite repéré - et nettoyé aussi vite - par la mairie, mais dont il reste quelques clichés à la mémoire des femmes qui luttent, toujours debout.