Logement social

La privatisation inquiète le syndicat des mineurs

Publié le 20 décembre 2019 à 17:47

« Pour nous, explique Raymond Frackowiak, secrétaire général d’Indecosa CGT, la transformation de Soginorpa, Société par action simplifiée en société anonyme HLM a soulevé de nombreuses inquiétudes ». Il estime que « le passage en société anonyme HLM suivi de l’ouverture de notre capital à la SNI-CDC Habitat ADESTIA, [sont] des erreurs que la CGT avait annoncées et qui ont fragilisé notre société dans sa capacité à être maître de ses décisions et de son avenir ». Devenue « Maisons et Cités », la Soginorpa est contrainte par le gouvernement à faire des économies.

« L’apport d’un prêt de 100 M€ en faveur de la rénovation est liée à l’entrée de la CDC Habitat dans le capital de Maisons et Cités et le remboursement d’une dette de 108 M€ que la SNI prend en charge ». Les inquiétudes des habitants et d’Indecosa sont d’autant ravivées que, en juillet dernier, le bailleur Maisons et Cités annonçait la vente possible de 30 000 logements s’ici 2024 sur un total de 64 000 logements de l’ex-Soginorpa. Cela représente 9 600 logements pour la CALL (Communauté d’agglomération de Lens-Liévin). « Dans un premier temps , observe Raymond Frackowiak , la Soginorpa annonce la vente prévisionnelle de 300 logements.

Ensuite le chiffre est porté à 600 pour pouvoir en vendre 300 par an ». Dans un rapport du Comité de Coordination daté du 29 novembre 2019, Dominique Soyer, directeur général de Maisons et Cités « signale que notre plan de vente sera limité dans un premier temps autour de 11 000 logements avant l’avenant qui devrait être approuvé par l’État fin 2020 ».

Le syndicaliste rappelle que, en janvier 2018, le président du directoire de CDC Habitat affirmait : « il n’y aura pas de privatisation du logement mais le budget du logement social sera en nette diminution ». Ainsi, conclut Raymond Frackowiak, « il faut vendre pour réduire le parc du logement social, construire des logements intermédiaires avec des fonds privés. C’est l’orientation de la Loi Elan ». Autre signe d’inquiétude, au 1er janvier 2020, une nouvelle réforme des aides au logement verra le jour. « Notre association estime que 1,2 million d’allocataires perdront 1 000 € par an. Pour 600 000 d’entre eux, l’APL pourrait tout simplement être réduit à zéro. Cette réforme de l’APL touchera les locataires à petits revenus ».