La motion référendaire tentée le 17
février par le groupe Gauche
démocrate et républicaine, à
l’Assemblée nationale n’a pas
recueilli le nombre de signataires suffisant.
Dans l’immédiat, l’idée d’un référendum
populaire sur la réforme des retraites ne
peut s’appliquer. Mais les citoyens peuvent
continuer à le demander à leurs députés.
Ce jeudi 20 février, les manifestations ont
encore démontré l’opposition féroce des
gens au projet de réforme.
Dans le cortège
lillois, nombreux sont celles et ceux qui
montrent leur désappointement et craignent
le recours à l’article du 49.3, à l’image de
Maël, 18 ans, étudiant en BTS audiovisuel :
« Je pense que c’est une erreur parce que les
gens attendaient une réponse plus en leur
faveur. Du coup ils vont revenir plus nombreux. En ce qui concerne le possible recours
au 49.3, il faut voir et attendre un peu pour
savoir ce que veut le gouvernement. »
Pour Lazlo, 18 ans, étudiant en Histoire,
« Quand une réforme divise autant le pays,
le référendum est une bonne chose. Le gouvernement va sûrement utiliser le 49.3 mais
c’est une forme de faiblesse ». On peut aussi
s’interroger sur la bataille parlementaire
autour de ses 41 000 amendements, sur
l’attitude du président de l’Assemblée
nationale qui a tenté d’en éliminer un millier avant d’être obligé de renoncer. Dans la
rue, les citoyens sont excédés par l’attitude
gouvernementale et par le risque d’un passage en force.
Pour Mouloud, plombier à
Tourcoing (50 ans), « le rejet du référendum
ce 17 février à l’Assemblée nationale reflète
l’état d’esprit du gouvernement de vouloir
tout passer en force. Emmanuel Macron a
été élu par le peuple, pas pour lui. C’est un contremaître de l’Europe qui applique son
cahier des charges. Dès le départ les dés
sont pipés. Ça peut pas passer c’est mal
expliqué, on a l’impression que c’est de
l’improvisation. »
Le rejet du référendum n’étonne pas
Pascale (60 ans), employée :
« Dans le
milieu de la production, beaucoup de
jeunes sont touchés par des maladies professionnelles. Dans ces conditions il est
impossible d’aller jusqu’à 65 ans. Il y a un
effacement de la pénibilité. Le 49.3 pourrait
être utilisé pour bâcler les discussions et
passer la loi en force »
. À moins que le gouvernement choisisse un vote sur tout ou
partie du texte, en ne retenant que les
amendements proposés ou acceptés par
lui-même. C’est l’article 44.3 sur le
« vote
bloqué ».