Début décembre, Arthur Lalan, son secrétaire départemental, a participé comme invité au conseil national sans toutefois se prévaloir du droit de vote lors de l’examen de la « base commune ». Il a succédé à Jacky Hénin à la tête du PCF 80 en janvier 2021. Venu mettre de l’ordre dans une fédération soumise à de fortes turbulences, l’ancien maire de Calais a depuis gagné le Tarn-et-Garonne pour y faire valoir ses droits à la retraite. Son successeur « assure l’intérim ».
Conforter la visibilité du Parti
Attaché au groupe communiste du Conseil régional, Arthur Lalan, 30 ans, a « le sentiment que les camarades ne sont pas encore à fond dans les textes du congrès. Ils sont davantage préoccupés par la réforme des retraites ». Face à la menace du dépôt d’un document alternatif d’ici le 8 janvier, il estime cependant que le débat va, dans un premier temps, « se cristalliser autour de la personne de Fabien Roussel ». L’actuel secrétaire national doit-il poursuivre ou non l’aventure à la tête du Parti ? Dans la Somme, la fédération y serait largement favorable. « En 2018, nous nous étions retrouvés autour du texte alternatif présenté par Fabien Roussel. Notre position n’a pas changé. Cette fois, nous sommes donc derrière la direction sortante. Les camarades tiennent à leur organisation. Aujourd’hui, ils s’intéressent au congrès surtout par crainte de voir de nouveau surgir une stratégie pro-Mélenchon », indique Arthur Lalan. Attachés à l’identité de classe du PCF, ils craignent son effacement au sein d’une structure fourre-tout, qui nuirait à sa visibilité.
Le débat plutôt en… février
« Ici, on a fait des choses avec la France insoumise, même si c’est parfois compliqué. On travaille aussi avec le PS et EELV, mais à la différence de fédérations de la région parisienne, je n’ai pas besoin d’eux pour gagner une élection. Aussi notre base de réflexion diffère-t-elle. On ne peut pas nous mettre de pression. Nous conservons notre indépendance politique », assure le secrétaire départemental. Et ce dernier d’imaginer qu’« une fois Fabien à l’abri, si je puis dire, le débat politique sur le parti que nous voulons, notre façon de travailler, la place des élus, aura lieu en février après le vote des communistes pour le choix de la “base commune” qui sera alors à amender ». Le congrès fédéral devrait se dérouler fin mars à Woincourt, « une ville dont le maire-ouvrier est communiste ». Tout un symbole !