Aéroports de Paris

Le combat continue contre la privatisation

par Philippe Allienne
Publié le 28 février 2020 à 17:38

À deux semaines de la date butoir pour obtenir les signatures nécessaires à l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP), les opposants à la privatisation du groupe ADP poursuivent leur lutte dans un contexte social très compliqué.

Ce mardi 25 février, un rassemblement a été organisé face à la Maison de Radio France, à Paris, pour à la fois susciter des signatures pour la pétition en faveur d’un référendum d’initiative partagée et, surtout, pour protester contre le silence des médias publics et l’absence de communication de l’État. « Un clip vidéo et un spot ont été interdits de télévision et de radio au prétexte que l’on ne peut faire de publicité contre un projet de privatisation », explique Isabelle Bigand secrétaire générale CGT du syndicat Orly-ADP. On sait par ailleurs que la pétition en ligne ne présente pas une ergonomie simple et que certaines mairies n’ont pas facilité l’enregistrement des signatures sur document cerfa comme la loi l’exige pour celles et ceux qui signent sur papier. En dépit de ces conditions, la consultation lancée le 13 juin 2019 dépasse 1 110 000 signatures. Sauf que, d’ici le 12 mars, date de clôture de cette consultation, il n’y a plus aucune chance pour atteindre les 4 717 396, soit 10 % des électeurs inscrits, pour valider la proposition de loi référendaire déposée le 10 avril sur le bureau de l’Assemblée nationale.

Vers une radicalisation ?

Si aujourd’hui les initiateurs du RIP ne désarment pas, force est de constater que leur campagne a fait les frais de la lutte contre le projet de loi sur les retraites et de la campagne pour les municipales. Autre élément, qui n’est pas de nature à remobiliser, des rumeurs tendent à faire croire que le projet de privatisation pourrait ne pas aboutir. Ainsi, lors de ses vœux en janvier, le président du groupe Vinci, unique acquéreur potentiel déclaré à ce jour, a-t-il émis des doutes sur la volonté du gouvernement de conclure. Faut-il y voir une volonté d’intox de Xavier Huillard ? Ce dernier n’a pas manqué de rappeler que Vinci-Aéroports dispose de 46 plateformes dans 12 pays et que l’acquisition de Gatwick, à Londres, en a fait « le premier opérateur privé du secteur ». De son côté, le groupe ADP, qui gère 25 aéroports dans le monde, devient encore plus séduisant pour le candidat au rachat. Il est en train de prendre une participation de 49 % dans le groupe indien GMRT Airport. Les opposants à la cession de ce bijou de famille pensent à radicaliser leurs actions, après le 12 mars, au sein même des aéroports.