Le cri d’alarme de l’hôpital public

Publié le 15 novembre 2019 à 19:44 Mise à jour le 27 novembre 2019

Au jour de la mobilisation du 14 novembre, douze services d’urgence étaient toujours en grève dans le Nord et le Pas-de-Calais et 268 en France. Le mouvement a démarré il y a huit mois. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de l’hôpital public qui crie son désarroi et les risques pour la santé des patients, faute de moyens et d’effectifs suffisants.

Dans le Pas-de- Calais, « Le Smur de Lens ne fonctionne plus qu’à la moitié de ses capacités le jour comme la nuit, s’inquiète Jean Letoquart, infirmier st syndicaliste à l’hôpital de Lens. « Mais on nous dit que Béthune nous aidera en cas de besoin sur le secteur. Le Smur de Saint-Omer et les urgences ’’explosent’’ à leur tour. Le Smur, comme celui de Lens en vient donc à fermer complètement certaines gardes faute de personnel médical, reportant encore de la charge de travail sur Béthune. Qui peut penser que le CH de Beuvry pourra continuer longtemps à faire face seul aux manquements graves des 2 hôpitaux proches ? Quels dangers fait-on courir à la population de l’arrondissement de Lens et de Saint-Omer s’il y a besoin d’un Smur et qu’ils viennent de plus loin ? Quels dangers fait-on courir aux habitants de l’arrondissement de Béthune, si la seule et unique équipe du Smur a toutes les chances d’être occupée sur Lens ou Saint- Omer en cas de besoin chez eux ? » Lors de la séance du 12 novembre du conseil départemental du Pas-de-Calais, le groupe communiste et républicain a déposé à destination du gouvernement un vœu relatif à la situation du SMUR dans le département.

Questions sur la maternité de Tourcoing

Après la suspension, depuis le 25 septembre, des accouchements à la maternité du centre hospitalier Dron, l’établissement public de Tourcoing annonce que quatre gynécologues obstétriciens devraient arriver en février 2020. D’ici là, les accouchements seront toujours pratiqués dans d’autres maternités (Roubaix, Lille, etc.). La décision de suspendre les accouchements avait été prise suite au départ de deux gynécologues sur les trois qui restaient. Après l’annonce concernant l’arrivée de quatre spécialistes, la CGT se montre interrogative. « Nous demeurons vigilants », affirme Isabelle Bosseman, secrétaire générale du Smic CGT. « Si cette nouvelle est confirmée, il faut aussi se demander quelles conditions seront mises en œuvre pour que ces médecins ne quittent pas leur poste. » Pour l’heure, on ignore quand la maternité pourra reprendre l’ensemble de ses activités.