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Perte d’autonomie et grand âge

Le gouvernement revient sur ses engagements

Publié le 1er octobre 2021 à 11:47

En juin 2018, devant le congrès de la Mutualité française, le gouvernement s’était engagé à faire voter une loi soi-disant historique pour répondre aux défis du grand âge. Les nouvelles propositions inscrites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2022) sont loin du compte. La CGT Retraités appelle à la mobilisation ces 1er et 5 octobre.

400 millions d’euros. C’est ce que vient d’annoncer le gouvernement. Or, les besoins estimés annuellement s’élèvent entre 10 et 15 milliards d’euros. Pour la CGT Retraités, « nous sommes loin du grand soir annoncé en préalable par la ministre déléguée à la perte d’autonomie ». Alors que 1 325 632 personnes de plus de 60 ans sont aujourd’hui bénéficiaires de l’allocation de perte d’autonomie (APA) et alors que l’on sait que cela devrait doubler d’ici 20 ans, du fait du vieillissement de la population, nous assistons à un revirement gouvernemental qui ne fait jamais qu’annoncer des morceaux de sparadrap sur une jambe de bois. 10 000 emplois supplémentaires ont été annoncés pour que tous les Ehpad puissent recruter des infirmières ou aides-soignantes d’ici trois ans. Il faudrait 200 000 embauches dans les Ehpad et 100 000 dans le secteur de l’aide à domicile. Avec un total de 7 500 Ehpad, il y aura un peu plus d’une embauche par établissement. « C’est scandaleux quand on sait que les retraités ont payé un lourd tribut lors de la pandémie à cause du manque de moyens dans les Ehpad », estime la CGT. Il est encore annoncé un tarif national de référence à 22 euros de l’heure pour l’APA et la PCH (prestation compensation handicap) comme niveau de financement public minimum pour tous les services d’aide à domicile. Pour le syndicat, les personnels concernés ne « pleurent pas la misère ». Ils se sont largement mobilisés jeudi 23 septembre dans toute la France pour exiger des salaires décents ainsi que leur dû en tant qu’oubliés du Ségur de la santé. Ils exigent un grand service public de l’autonomie, à domicile et en établissement, avec des personnels formés, qualifiés et mieux rémunérés avec un minimum de 25 euros de l’heure. Le PLFSS 2022 ne propose que d’unifier au sein d’une même structure les activités d’accompagnement et de soins jusqu’à maintenant assurées par plusieurs structures différentes (SAAD, SSIAD, SP AAD). « Nous sommes aux antipodes du grand service public exigé avec une coordination de l’ensemble des métiers. » Il est également prévu 54 millions d’euros pour augmenter le temps des médecins coordinateurs en Ehpad et ce temps sera généralisé à deux jours minimum par semaine. « Le gouvernement invente la semaine de deux jours ! On voit où mènent les arbitrages quand ils sont décidés par Bercy et le ministère des Finances. » Enfin, le PLFSS 2022 précise que les dépenses provisionnées seront assurées par les ressources attribuées à la branche autonomie financée à 90 % par la CSG auquel il faut rajouter la CASA des retraités assujettis à la CSG et la CSA (journée de travail gratuit des salariés). Là encore, nous sommes loin du droit à l’autonomie pris en charge par la branche maladie de la Sécurité sociale, considérant que la perte d’autonomie est indissociable d’une approche globale de la santé et répondant aux aléas de la vie de la naissance à la mort.