Il s’agira de faire preuve de pédagogie. La fédération du PCF du Pas-de-Calais s’en est donné les moyens en imaginant un jeu de la roulette sous forme de « questions-réponses ». Il offre « de dévoiler les mensonges d’Emmanuel Macron au sujet de cette… contre-réforme, et de soumettre des propositions pour une réforme progressiste qui assure à chacun une pension digne », lance Dominique Watrin. L’ancien sénateur a conçu cette façon ludique de s’approprier un dossier qui peut paraître complexe aux citoyens lambda. « Il y a un total de 36 questions. Une référence au Front populaire », s’amuse Hervé Poly. Dans l’unité la plus large possible, tant politique que syndicale, ce dernier semble bien décidé à intensifier la bataille idéologique contre un texte de droite d’inspiration libérale qui « répond aux injonctions de l’Union européenne et des marchés financiers ». Et le premier secrétaire de la Fédération d’ironiser sur la posture d’un président de la République qui prétend « sauver un système de retraite par répartition qu’il voulait casser il y a trois ans ».
L’exigence d’un référendum
Pour mener à bien son pari, le PCF 62 jouera la carte de la proximité. Munis du Travailleur du Pas-de-Calais, son organe, ses militants iront à la porte des usines et prendront l’initiative de réunions publiques comme à Saint-Pol-sur-Ternoise le 27 janvier. Ces dernières « compteront peut-être moins pour l’affluence engendrée que pour le travail de sensibilisation accompli en amont », commente Hervé Poly. Dès le lundi 16, « nous serons au contact des Français au marché de Saint-Pol et à la porte de Herta, le géant de l’agroalimentaire », assure ainsi Raymond Machen du PCF du Ternois. La section portera l’exigence d’un référendum sur cette question.
À Sallaumines, avec les syndicalistes
Une autre de ces rencontres aura lieu à Sallaumines, le 3 février, à l’initiative cette fois des parlementaires communistes Jean-Marc Tellier et Cathy Apourceau. « Au Parlement, nous sommes minoritaires. Sans la pression de la rue, nous ne pourrons rien », avertit Cathy Apourceau. C’est la raison pour laquelle « des syndicats de toutes tendances seront les bienvenus à Sallaumines. L’idée est bien qu’élus et syndicalistes se nourrissent de leurs réflexions respectives », insiste Bertrand Péricaud. Et ce spécialiste des questions économiques au PCF d’estimer nécessaire de « lier la question des retraites à celles du pouvoir d’achat et de l’emploi ». « De bonnes retraites, ce sont avant tout de bons salaires ! » poursuit Hervé Poly qui entend convaincre les jeunes de la justesse de ses propositions. « Pour beaucoup, il est difficile de se projeter jusqu’à 60 ou 65 ans. D’autres se disent qu’ils ne percevront jamais de retraite. Nous nous adresserons à eux à travers les réseaux sociaux et les appellerons à descendre dans la rue », indique Martin Pawlowski de la Jeunesse communiste. Et Hervé Poly de rappeler qu’en 2006, le « Parlement avait adopté le contrat de première embauche (CPE). Confronté au mécontentement populaire, Chirac avait finalement retiré cette loi ».