DÉPARTEMENT DU NORD

Le PCF invite la droite à sortir de la « culture gestionnaire »

par Mathieu Hébert
Publié le 8 février 2019 à 15:38

Les groupes socialiste et communiste ont voté contre le projet de budget 2019 de la majorité de droite, qui dit vouloir mettre l’accent sur le social.

Les élus socialistes et communistes ont «  voté contre le taux de taxe foncière le plus bas de la région et contre la hausse du budget en direction de l’action sociale  ». Voilà comment le groupe UPN (droite), majoritaire, fait mine d’analyser le refus de la gauche de voter son budget 2019, le 5 février en séance plénière, alors que les Gilets jaunes et la CGT manifestaient le même jour en faveur du pouvoir d’achat.

Un peu de mauvaise foi entre majorité et opposition, c’est de bonne guerre. Mais la ficelle est un peu grosse. « Nous souhaitons insister sur un décalage grandissant entre les attentes exprimées, les besoins à couvrir et la réalité de l’action  », souligne Charles Beauchamp, président du groupe communiste, républicain et apparentés au Département du Nord. « Si les revendications du mouvement social actuel sont majoritairement nationales, il est essentiel d’en tirer les enseignements dans la déclinaison locale des politiques de notre département. L’exigence de justice sociale et fiscale ne s’adresse pas qu’au gouvernement. Nous avons aussi une responsabilité  », tonne l’élu du canton d’Aniche.

Politiques de progrès : des exemples

Alors, dit-il à la droite, « ce budget que vous nous présentez n’y répond pas  ! Il confine à la culture gestionnaire dont vous êtes imprégnés idéologiquement. Il traduit une politique austéritaire et d’exclusion avec la poursuite de la compression des dépenses de fonctionnement que vous appelez pudiquement "maitrise et optimisation" avec une priorité donnée au désendettement au détriment du développement de politiques territoriales de progrès  ».

Charles Beauchamp, président du groupe PCF au Conseil départemental département du Nord.

Et Charles Beauchamp de dresser les orientations d’une politique alternative. L’Etat ne compense pas en totalité les compétences transférées au Département ? Plutôt que de contractualiser avec lui, que la collectivité exige réparation. « La dette de l’État aux Nordistes, équivaut à plus d’un budget annuel du Département, soit environ 4 milliards d’euros  », rappelle Charles Beauchamp.

Autant de moyens qui rendrait possible un projet alternatif : pour augmenter les budgets consacrés aux établissements sociaux et médico-sociaux, aujourd’hui soumis à compression ; créer un service pour la résorption des logements insalubres, à l’instar du département des Bouches-du-Rhône ; augmenter les crédits des centres sociaux ; rééquilibrer la politique d’insertion en faveur de l’insertion sociale... Bref, dit Charles Beauchamp à la droite, « les contraintes existent mais ne vous cachez pas derrière elles. Tout est une question de choix  ».