A l’occasion de la publication de son rapport « État de la pauvreté 2022 », le Secours catholique a précisé les chiffres pour les Hauts-de-France. Dans notre région, il a, en 2021, accueilli 85.000 personnes, 55 000 d’entre elles vivant sous le seuil de pauvreté, et près des trois quarts (71%) étant des personnes isolées. Les mères seules représentent près d’un tiers des personnes secourues. L’association caritative fait observer que les plus modestes disposent de budgets tellement contraints que la moindre hausse des dépenses d’alimentation ou d’énergie les fait basculer dans le rouge. Face à cette situation, le Secours catholique estime que les aides ne sont pas à la hauteur, pointant notamment la revalorisation des minima sociaux de seulement 4 % en juillet 2022, en deçà de l’inflation.
Les auteurs du rapport notent, parmi les personnes accueillies, un nombre grandissant de gens en inactivité : 46 %, soit 12 % de plus par rapport à l’année précédente. La part des personnes sans ressource financière, c’est à dire ne percevant ni indemnités chômage, ni RSA, est, elle aussi, montée en flèche dans les Hauts-de-France, passant, en un an, de 15 à 23%, un taux supérieur à la moyenne nationale. Supérieure encore à la moyenne nationale, la part de personnes ou de ménages rencontrés, dans notre région, en situation d’impayés. Elle est de 55%. La moitié des personnes s’adressant au Secours Catholique vient pour des probléma-tiques d’énergie (gaz, eau, électricité) liées à des cumuls de facture ou à des logements insalubres. Enfin, « la non-prise en charge de leurs droits, les difficultés liées à l’asile et au système de régularisation aboutit à précariser davantage les personnes étrangères », déplore l’association, qui estime « désormais nécessaire d’élargir les voies de régularisation des personnes étran-gères présentes sur le territoire ». « Cela devient un enjeu d’intérêt général », estime le Secours catholique.
