Il sait de qui tenir. Il a pour grand-père Jacques Delelis, l’une des figures du communisme béthunois, et pour cousin Fabien Roussel. Riche de cet héritage familial, Cédric Delelis, 26 ans, n’a pourtant adhéré au PCF que récemment. « Mes premiers engagements datent de la présidentielle de 2012, mais par la suite, je n’ai pas vraiment milité, occupé par mes études », souligne-t-il. Il saute le pas de l’adhésion en 2020 sous l’influence d’Émeline Delplanque, sa compagne et cadette d’un an. Depuis, le couple contribue à la renaissance d’une section qui « était en état de veille. Le déclic a été la dernière municipale. Émeline faisait partie de la liste de Danièle Seux, l’ancienne maire de Divion, aujourd’hui disparue. Nous souhaitions continuer son combat. Elle nous a montré le chemin ».
Unitaire, mais pas dupe
Depuis, Émeline, élue d’opposition, a pris les rênes de la section. « Elle déteste être mise en avant. Bénéficiant des conseils de militants chevronnés, c’est pourtant elle qui, par sa présence sur le terrain, sa capacité à rassembler et son sens du collectif, a remonté une section qui compte aujourd’hui une quarantaine d’adhérents », sourit Cédric au risque de s’attirer ses foudres. Pour Cédric, « le capitalisme n’a pas d’avenir. Ce modèle économique épuise la planète et les êtres vivants ». Il imagine volontiers les valeurs de solidarité et de fraternité du PCF en rupture avec le social-libéralisme prôné par le PS. « En 2017, la victoire de François Hollande m’avait rendu très heureux. Il incarnait un espoir à gauche. J’ai été déçu. Hollande a été le continuateur de Sarkozy. Tout comme Macron poursuit aujourd’hui l’œuvre de Hollande », indique cet homme pétri d’humanisme. Il consent cependant à se battre aux côtés de militants de la social-démocratie « à condition qu’ils partagent réellement des valeurs de gauche ; l’objectif étant de combattre les inégalités en redistribuant les richesses ». L’union ? Oui, mais pas à n’importe quel prix ! Et ce professeur de sciences de la vie et de la terre (SVT) de s’indigner de « la casse du service public ou du manque de moyens donnés à l’Éducation nationale ». Interpellé sur l’URSS, ses succès, ses échecs, Cédric se définit avant tout comme « un communiste français fier d’appartenir à une organisation qui fit les beaux jours du Front populaire. Le PCF, c’est le Parti de la Résistance, celui d’Ambroise Croizat, le fondateur de la Sécurité sociale, de l’internationalisme, du combat pour la Paix. Un PCF fort est synonyme de progrès social ».
Un sentiment de fierté
Tout comme Émeline, il apprécierait cependant être davantage formé à l’histoire du mouvement ouvrier ou à la géopolitique. Sa section réfléchit à un candidat pour la prochaine législative en espérant être entendue. « J’ai adhéré au PCF parce qu’on prétendait y donner la parole à la base », finit par lâcher Émeline. Dont acte !