Agnès Denys, conseillère départementale PCF du Nord. DR
Déserts médicaux dans le département du Nord (suite)

Les communistes ouvrent des perspectives

Publié le 27 janvier 2023 à 14:59

Le travail d’incitation des communistes du Nord pour créer des centres départementaux de santé commence à produire des effets.

Dans notre précédente édition, nous expliquions comment le groupe Communiste et républicain (GCR) avait convaincu le président du conseil départemental de se rendre en Saône-et-Loire pour se rendre compte de l’expérience menée par ses collègues en matière de lutte contre les déserts médicaux. L’optimisme raisonnable du président du GCR, Charles Beauchamp, semble parfaitement justifié. C’est en tout cas ce que l’on peut penser à l’issue de la séance du conseil du 23 janvier. Intervenant, avant de la voter avec son groupe, sur une délibération cadre sur l’attractivité des carrières médicales au Département du Nord, la conseillère du canton d’Aulnoye-Aymeries, Agnès Denys, relève plusieurs points de satisfaction. D’abord et avant tout : « Une évidente mise à l’agenda politique de la question des déserts médicaux, question que le groupe communiste a poussé sur le devant de la scène, avec succès (…). La visite au Département de Saône-et-Loire, que nous avons initiée et que vous avez acceptée, a donc permis d’ouvrir des perspectives intéressantes ! En effet, vous rappelez les effectifs de soignants en baisse et à la raréfaction de l’offre de soins, et vous affirmez la nécessité d’actions immédiates. » Elle rappelle les propos du président Christian Poiret lui-même : « Le Département est mobilisé dans ce sens et prépare une délibération cadre pour favoriser l’installation des professionnels de santé sur son territoire pour 2023. » L’élue communiste assure accueillir cette nouvelle avec enthousiasme, « même si nous attendons, bien sûr, de voir précisément en quoi consisteront les mesures proposées. Pour notre part, vous le savez déjà, nous soutenons l’idée des centres de santé créés et gérés en direct par la collectivité, avec des médecins salariés installés dans les zones blanches et qui s’en retirent dès qu’un médecin libéral souhaite s’installer. Selon nous, c’est la meilleure façon de pallier les carences existantes. Cela permet de répondre aux besoins de permanence des soins pour les patients et de réduire peut-être l’engorgement des urgences. Cela permet aussi de répondre aux souhaits des nouvelles générations de médecins, en termes de conditions de travail. Cela permet, et c’est le principal intérêt évidemment, de garantir une offre de soins sur un territoire donné ». Agnès Denys relève un deuxième point de satisfaction concernant les carrières médicales au sein du service public départemental (PMI, autonomie, protection de l’enfance, promotion de la santé), elle cite ainsi une séries de mesures actées par l’exécutif. Parmi celles-ci :

  • La mise en œuvre de la prime Ségur de 517 euros pour les médecins des services et établissements départementaux. Cela concerne une centaine de médecins au sein de la collectivité départementale. En effet, l’application de cette mesure, automatique pour les fonctions publiques d’État et hospitalière, nécessitait pour la fonction publique territoriale, de prendre une délibération. C’est désormais chose faite.
  • La création d’une prime d’attractivité territoriale dans les arrondissements du Douaisis, de l’Avesnois, du Valenciennois, du Cambrésis.
  • La revalorisation du taux horaire de vacations médicales, la 4e en quatre ans.
  • L’instauration d’une prime de tutorat à destination des médecins de PMI qui accueillent des étudiants de médecine générale en stage.
  • La création de 12 postes de médecins à temps non complet et le renforcement de la formation et de la supervision pour les professionnels de santé exerçant au Département. Reste à savoir, interroge Agnès Denys, comment va se construire l’action du Département au-delà de ses services internes. Par exemple, en cas de salariat des médecins à l’image de ce qui se fait en Saône-et-Loire, quel régime de rémunération sera-t-il appliqué ? Avec la crainte de créer un système de rémunération à deux vitesses. Si le Nord venait à se calquer sur la Saône-et-Loire en se calant sur la grille de la fonction publique hospitalière, ces rémunérations seraient plus attractives que celles des médecins de PMI, d’ASE, de l’autonomie. En conclusion, la conseillère communiste incite à bien articuler les deux volets : les médecins « exerçant dans les services internes départementaux et nos (peut-être) futurs médecins salariés en centres de santé. Il ne faut pas créer de distorsions majeures qui risqueraient de créer une concurrence non désirable ».

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