Lille et Paris

Les défilés ne se ressemblent pas

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 7 mai 2019 à 16:19

A Lille, 2 à 3000 manifestants ont défilé au départ de la Porte des Postes et le cortège s’est dispersé à l’heure à Wazemmes, permettant à ceux qui le souhaitaient de participer au festival international de la Soupe. Marie-Hélène Bourlard, candidate sur la liste PCF aux élections européennes, avaient choisi Fourmies pour défiler en mémoire des ouvriers du textile, son métier pendant des années chez ECCE à Poix-du-Nord (59).

Si dans la région, on ne relève pas d’incidents notables, il n’en a pas été pas de même à Paris où Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a du être exfiltré provisoirement du cortège par le service d’ordre militant suite à un grenadage de la police. Une action incompréhensible pour tous sauf à vouloir nuire au déroulement du défilé. La préfecture objectant pour sa part que l’intervention de la police était motivée par la présence de blacks blocs...

Défilé pacifique et bon enfant à Douchy où la fanfare des communistes a donné beaucoup de couleurs revendicatives.
© DR

L’an dernier, le cortège s’était trouvé dans l’incapacité de défiler normalement. La police ayant laissés’installer en tête du cortège près de 2000 manifestants cagoulés, probablement des blacks blocs. L’affaire Benalla a pris le pas sur tout le reste. Stéphane Peu, député PCF, avait demandé qu’une enquête puisse être menée par les parlementaires. Cette demande est restée lettre morte. Le pouvoir est-il à ce point aux abois qu’il en est réduit à de tels artifices ? « Avant je venais avec ma femme et mes enfants, maintenant je viens seul » confie un manifestant. La fête des travailleurs est ainsi gâchée par une violence sourde et aveugle. Mais une manière de nous rappeler que le droit de manifester a été gagné aussi par le sang des ouvriers de Fourmies.