Dans le prolongement de la journée d’action du 7 décembre dernier, les travailleurs du social et du médico-social du Département du Nord étaient mobilisés ce mardi 1er février pour réclamer de meilleures conditions de travail et la suppression du projet de réorganisation des services du Département du Nord. Selon un communiqué du syndicat SUD, ils dénoncent la remise en cause de leur expertise et de leur autonomie professionnelle, une surcharge « insupportable » de travail, le manque de places d’accueil pour les mineurs confiés à l’aide sociale à l’enfance, des consignes et injonctions « contraires à l’intérêt des populations », un manque de considération pour les familles d’accueil et l’ensemble des professionnels, ainsi qu’un dévoiement du service social à travers une politique coercitive de « remise à l’emploi des allocataires du RSA ». Or, comme le rappelle le groupe communiste et républicain au Département, par la voix de son président Charles Beauchamp, « les métiers de l’humain demeurent désespérément les parents pauvres du Ségur ». Selon lui, « les légitimes revendications salariales sont assorties d’un malaise profond autour de l’impossibilité d’adopter des pratiques professionnelles en cohérence avec l’éthique et les valeurs du travail social ». Or, du fait de leur manque de reconnaissance et d’attractivité et de la dégradation des conditions de travail, ces métiers peinent à recruter, avec des conséquences graves. « À force de postes vacants, l’accompagnement des situations de handicap, du grand âge, de la protection de l’enfance, de la lutte contre les exclusions est inévitablement menacé » s’inquiète l’élu qui craint la fermeture pure et simple de certains services, voire de structures complètes. L’élu communiste réclame donc la tenue d’une Conférence des métiers de l’accompagnement du social et du médico social, prévue par le gouvernement mais annulée en raison du Covid, et demande à l’État de prendre ses responsabilités pour « cesser de faire peser des injonctions aux antipodes des valeurs sociales et humaines, fondatrices du secteur social et médico-social ». Au niveau local, Charles Beauchamp demande la suspension du projet de réorganisation des services sociaux au sein du Département, « décidée sans aucune concertation (...) imposée par le haut et menée tambour battant ». Selon lui, le risque principal est de voir « disparaître la polyvalence du secteur au profit d’un travail en silo » avec un cloisonnement des domaines d’activité sans transversalité. « Des dérives peu souhaitables pour un travail social de qualité » conclut-il.
Département du Nord
Les élus communistes affichent leur soutien aux travailleurs du social et médico-social
par Justine Frémy
Publié le 4 février 2022 à 12:14