En décembre dernier, le Président de la République avait annoncé l’objectif d’une reprise des travaux dirigés en présentiel et d’un retour pour les étudiant·e·s en demi-amphi pour début janvier. Force est de constater que nous sommes aujourd’hui bien loin des objectifs fixés par le Président de la République. Encore une fois, l’impréparation générale de l’exécutif vient impacter les jeunes. Un retour par groupe de 10 pour les étudiant·e·s les plus fragiles, c’est la consigne qui a été donnée par le ministère à la veille des vacances de fin d’année et sans moyens supplémentaires. Pourtant, il y a urgence. Selon les conclusions d’un rapport parlementaire, présidé par Marie-George Buffet, un étudiant sur six aurait été dans l’obligation d’arrêter ses études depuis le début de la crise. Une situation qui risque fortement de s’aggraver si le gouvernement ne prend pas la mesure du phénomène de décrochage. Le manque d’anticipation et d’ambition qui caractérise ce gouvernement pèse lourd sur l’avenir des étudiant·e·s du pays. Le constat d’un décrochage massif, d’une dégradation des formations et d’une précarité étudiante qui explose ne semble pas faire réagir le gouvernement.
Il est urgent de préparer le retour des étudiant·e·s
Pourtant, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les classes préparatoires aux grandes écoles ont pu tenir leur cours de façon habituelle, des locaux ont pu être mis à disposition pour la tenue des examens dans les universités. Le maintien des cours en présentiel des classes préparatoires montre que si les moyens sont mis sur la table, une reprise des cours est tout à fait envisageable. En laissant la possibilité à la formation des jeunes en classe préparatoire et non à celles et ceux des universités, le gouvernement montre une fois de plus sa volonté d’effectuer un tri social au sein de l’enseignement supérieur. Au-delà de ça, la tenue des examens en présentiel dans de nombreuses universités a montré qu’il était possible de se retrouver par centaines pour être évalués, tout en gardant les distances nécessaires afin d’éviter la propagation du virus. Selon Frédérique Vidal, il semble plus urgent de noter les élèves que de les former. En quoi cela serait-il impossible lorsqu’il s’agit de la formation des étudiants et des étudiantes ? Il est urgent de mettre en place les moyens humains et matériels afin de préparer le retour des étudiant·e·s sur les bancs des universités. Le renforcement du service public de l’enseignement supérieur, plutôt que sa destruction, est un élément essentiel pour permettre une reprise des cours en présentiel, rattraper le retard, mais également assurer la sécurité de l’ensemble de la communauté universitaire face à l’épidémie.
Jeanne Péchon est secrétaire nationale de l’union des étudiants communistes.