Services publics

Les finances se rebiffent

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 5 juillet 2019 à 11:42

Près de cinq cents agents des finances publiques envahissent le hall de la direction régionale. En ligne de mire, un nouveau plan de restructuration remettant total en cause le fonctionnement des services institutionnels.

Les heures mensuelles d'information syndicales (HMI) connaissent des affluences records depuis quelques semaines. Au lieu d'une quinzaine de participants habituellement, la fréquentation monte à une cinquantaine d'agents maintenant selon la CGT. Lundi, tous les records ont été battus. Devant la direction régionale des finances publiques, avenue Kennedy à Lille, ils étaient près de cinq cents venus du seul arrondissement de Lille pour une réunion qui s'est transformée en rencontre avec la direction. Celle-ci ayant eu la bonne idée de convoquer un comité technique pendant la HMI…

Pour le retrait du plan Darmanin

Les agents des finances publiques sont particulièrement remontés par le projet de restructuration (déstructuration) des finance publiques dont le Nord et le Pas-de-Calais font les frais depuis 2018 d'une préfiguration. Démantèlement de services, déplacement géographique des services... sous prétexte de déconcentrer l'activité de Lille vers d'autres communes. Sans que le public y trouve un service supplémentaire, selon la CGT, car ces services ne recevront que sur rendez-vous. Et, surtout, des points d'accueil différents, de La Poste au PMU, au mépris de la confidentialité des échanges. « Nous voulons le retrait du plan Darmanin », réclament les agents mobilisés soutenus par une intersyndicale réunissant CGT, Solidaire, FO, l'UNSA-Fnafip et CFDT au niveau régional, et Solidaires, FO, CGT et CFDT au plan national.

L'autre face du plan s'articule autour de réduction d'effectifs, de 18000 à 25000 suppressions d'ici à 2022 suivant la CGT. Un chiffre difficile à encaisser, que les départs en retraite, estimés à 15000 sur la même période, ne couvriront pas. « La direction mise sur les départs volontaires permis depuis Sarkozy, mais ça ne représente que quelques personnes par an pour notre direction », observe Yannick Massiet, secrétaire de la CGT, qui s'interroge sur la façon dont le prochain directeur des services, nommé par le ministre, compte parvenir à ce résultat. D'ici quelques semaines en effet, un nouveau directeur régional des finances publiques, actuellement en poste dans le Loiret, prendra ses fonctions à Lille. Une affectation perçue par les fonctionnaires comme une belle promotion.

© Mathias

Mobilisation le 16 septembre

Des actions sont prévues tout l'été par le personnel. Sur les activités comptables, sur le respect des horaires minimum, ou encore des rendez-vous de mobilisation chaque mardi, ou chaque jeudi devant la direction, pour faire signer des pétitions aux usagers et au personnel. Le but étant de mener des actions tous azimuts pour maintenir la pression et obtenir le retrait pur et simple du projet. « Nous allons aussi profiter de l'été pour aller à la rencontre des élus et diffuser des tracts auprès de la population », indique le responsable CGT. « Avec en ligne de mire une grande mobilisation le 16 septembre qui sera suivie le lendemain d'une assemblée générale pour décider des moyens de poursuivre la lutte. » Tous les services et toutes les trésoreries sont concernés par le plan Darmanin. À Lille, les finances publiques ont connu en 2018 de fortes mobilisations. Les fonctionnaires sont rodés à l'action pour la défense du service public.