« Le référendum,
dit Fabien Roussel,
c’est
pour que les Français aient le dernier mot. Il
faut aussi que nous puissions avoir un vrai
débat sur le texte, car le gouvernement n’a
pas dit la vérité. »
« En 2005,
rappelle-t-il,
le grand débat sur
le Traité constitutionnel avait permis une
analyse ligne à ligne. À l’époque,
l’Humanité
avait publié l’intégralité du
texte.
Peut-être devrait on le faire pour le
projet de réforme. »
Que découvrirait-on alors ? Par exemple,
que l’âge de départ à 65 ans y est écrit noir
sur blanc. Ce qui signifie que celles et ceux
qui effectuent des travaux pénibles ne partiraient qu’à 63 ans.
Un TOC
On découvrirait aussi que le plafonnement
des pensions, aujourd’hui à 14 % du PIB,
serait ramené à 12,9 %.
« Alors que la part
des richesses consacrées aux retraites a toujours augmenté depuis 1950, pour la première fois on verrait le phénomène inverse
avec une diminution des pensions. Tout cela
figure dans l’étude d’impact du projet. »
Le débat en commission a pointé des
absences de financement et des absences
de réponses aux questions posées par les
parlementaires. Aucune garantie n’est donnée sur le montant des pensions à 65 ans.
On ne sait rien sur le futur taux de compensation (75 % du salaire actuellement).
Par ailleurs, il n’existe toujours pas de
simulateur et la valeur du calcul du point
est incompréhensible. Le gouvernement
explique que le point sera indexé sur le
« revenu d’activité », mais ce dernier n’a pas
encore été créé par l’Insee ! Quant au montant des pensions, il restera indexé sur l’inflation et non plus sur les salaires.
« Et le gouvernement,
s’indigne André
Chassaigne,
présente un trouble obsessionnel compulsif en voulant absolument que
l’examen du projet soit terminé avant les
élections municipales. »
Alors que le temps
de la discussion et du débat est indispensable. Mais là encore, la commission spéciale
a été interrompue sous prétexte du trop
grand nombre d’amendements.