Le gouvernement a menti

« Les Français doivent avoir le dernier mot »

Publié le 14 février 2020 à 16:50

« Le référendum, dit Fabien Roussel, c’est pour que les Français aient le dernier mot. Il faut aussi que nous puissions avoir un vrai débat sur le texte, car le gouvernement n’a pas dit la vérité. » « En 2005, rappelle-t-il, le grand débat sur le Traité constitutionnel avait permis une analyse ligne à ligne. À l’époque, l’Humanité avait publié l’intégralité du texte.

Peut-être devrait on le faire pour le projet de réforme. » Que découvrirait-on alors ? Par exemple, que l’âge de départ à 65 ans y est écrit noir sur blanc. Ce qui signifie que celles et ceux qui effectuent des travaux pénibles ne partiraient qu’à 63 ans.

Un TOC

On découvrirait aussi que le plafonnement des pensions, aujourd’hui à 14 % du PIB, serait ramené à 12,9 %. « Alors que la part des richesses consacrées aux retraites a toujours augmenté depuis 1950, pour la première fois on verrait le phénomène inverse avec une diminution des pensions. Tout cela figure dans l’étude d’impact du projet. » Le débat en commission a pointé des absences de financement et des absences de réponses aux questions posées par les parlementaires. Aucune garantie n’est donnée sur le montant des pensions à 65 ans.

On ne sait rien sur le futur taux de compensation (75 % du salaire actuellement). Par ailleurs, il n’existe toujours pas de simulateur et la valeur du calcul du point est incompréhensible. Le gouvernement explique que le point sera indexé sur le « revenu d’activité », mais ce dernier n’a pas encore été créé par l’Insee ! Quant au montant des pensions, il restera indexé sur l’inflation et non plus sur les salaires. « Et le gouvernement, s’indigne André Chassaigne, présente un trouble obsessionnel compulsif en voulant absolument que l’examen du projet soit terminé avant les élections municipales. » Alors que le temps de la discussion et du débat est indispensable. Mais là encore, la commission spéciale a été interrompue sous prétexte du trop grand nombre d’amendements.