Les grandes lignes du plan de déconfinement

> Présenté par Édouard Philippe à l'Assemblée nationale mardi 28 avril

Publié le 30 avril 2020 à 13:23

L’articulation du plan repose sur le triptyque « protéger, tester, isoler » avec la nécessité de « protéger, et d’éviter l’infection ou d’infecter les autres ». Le respect des gestes barrière reste indispensable ce qui implique la distanciation sociale, le lavage régulier des mains et le port du masque dans certaines situations.

D’après le Premier ministre, il « rentre 100 millions de masques par semaine ». Il indique par ailleurs que « les collectivités locales [seront soutenues] à hauteur de 50 % » et que le nombre de masques sera suffisant le 11 mai. Il invite donc les entreprises à en équiper leurs salariés. Notons qu’il ne les y oblige pas.

Une plateforme e-commerce est mise en service par La Poste pour permettre la diffusion de masques vers les institutions. Le port de masques est préconisé pour les collégiens. Pharmacies et grande distribution seront habilitées à la vente mais les conditions restent à définir.

Les modèles d’évolution de la maladie pris en compte par le gouvernement reposent sur une hypothèse de 1 000 à 3 000 cas nouveaux par jour. Chacun pouvant avoir croiser 25 personnes par jour. Ce qui représente environ 525 000 tests nécessaires par semaine. Le Premier ministre indique que le 11 mai, les moyens seront disponibles pour en réaliser 700 000 par semaine ; la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale est envisagée. Chaque contact sera testé, recontacté et isolé si positif.

Des différences suivant les territoires

Fin mai, le gouvernement statuera sur la réouverture des cafés et restaurants. Le plan prévoit la différenciation dans tous les territoires, avec un cadre adapté suivant les départements reposant sur un ensemble de critères. Cette répartition sera communiquée à partir du 7 mai. À partir de jeudi 30 avril, le directeur général de la santé présentera la carte de l’évolution des départements. La rentrée scolaire s’effectue sur la base du volontariat le 11 mai pour les écoles maternelles et primaires. Le 18 mai, ce sera le tour des collégiens de cinquième et de sixième. Les lycées professionnels reprendront éventuellement début juin. Des mesures sont envisagées pour la réouverture des crèches avec des groupe de dix enfants si les conditions sont réunies. Le port du masque sera obligatoire pour les professionnels de la petite enfance.

Le télétravail doit être maintenu dans toutes les entreprises au moins pendant les trois premières semaines du déconfinement, pas d’avant ni d’après 11 mai, pour ne pas accroître la fréquentation des transports ; des horaires décalés sont à prévoir pour les autres. Le ministère du Travail doit veiller à l’établissement de guides et fiche métiers. 33 guides sont disponibles actuellement alors qu’il en faut 60 pour tous les secteurs concernés. Le port du masque sera obligatoire si la distanciation sociale est impossible. Le chômage partiel reste en place jusqu’au 1er juin.

Pour les commerces, l’ouverture au 11 mai est envisagée pour tous ; les marchés seront autorisés à l’appréciation des maires pour le respect des gestes barrière. La réouverture des commerces implique un cahier des charges strictes, organisant les flux, veillant à la protection du personnel… Le masque est recommandé. Le commerçant pourra interdire le magasin au client sans masque.

Pour les surfaces commerciales de plus de 40 000 m2, ayant une grande zone de chalandise, ce sera sur avis du préfet avant réouverture

La culture de côté

Aucun de déplacements entre les départements n’est permis sauf motif impérieux. Il n’y aura plus d’attestation à remplir, sauf à plus de 100 km. Sont encore bannis sports collectifs et sports de contact ; les plages restent inaccessibles jusqu’au 1er juin ; les médiathèques et les petits musées pourront, eux, ouvrir leurs portes le 11 mai.

Rien de prévu encore pour les théâtres et cinémas jusqu’au 2 juin et aucun grand événement de plus de 5 000 participants ne pourra se tenir avant septembre.

Pas de cérémonie avant le 2 juin dans les lieux de culte. Pas de rassemblements au-delà de 10 personnes, dans le cadre privé ou sur la voie publique.

Pour que ces mesures soient mises en place, le Premier ministre préconise l’analyse constante des critères définis, nous laissant d’autant plus perplexes vu la complexité et la diversité des mesures évoquées.