Les hommages à l’ancien président se multiplient

par Franck Jakubek
Publié le 28 septembre 2019 à 02:22

Depuis jeudi, les français affluent à l’Elysée pour laisser leur hommage sur le livre mis à disposition dans le hall. A Lille, lundi à 14 h 30, une cérémonie en l’honneur de l’ex-président aura lieu devant la préfecture. Ce lundi 30 septembre est décrété journée nationale de deuil.

"Comme l’immense majorité des Françaises et des Français, nous sommes attristés par l’annonce du décès du président Jacques Chirac, un homme qui, jusqu’au bout, aura été apprécié pour la proximité des liens qu’il avait su tisser avec ses concitoyens. Jacques Chirac aura été populaire, même s’il a mis en œuvre de nombreuses réformes qui l’étaient bien moins. Il a fait partie de ces présidents de la République qui ont su tenir tête à l’administration américaine et faire entendre la voix de la France dans le monde. Ce fut notamment le cas lors d’un voyage en Israël, en 1996, où il s’est affirmé comme le partisan d’une Paix entre Palestiniens et Israéliens, ou, en 2003, pour dire non à la guerre en Irak qui a conduit à la situation que l’on connaît aujourd’hui. Au nom du Parti communiste français, j’adresse toute ma sympathie et mes sincères condoléances à sa famille." Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

"J’ai appris avec tristesse le décès du Président Jacques Chirac. Certes un adversaire politique, mais un adversaire pour lequel j’avais le plus grand respect. En ce jour de deuil, je garde plus particulièrement le souvenir du Président de la République qui a su dire non, par la voix de son ministre des affaires étrangères, à la guerre en Irak. Le souvenir aussi de celui qui a permis à la France de porter une voix singulière dans le conflit israélo-palestinien. Depuis l’arène onusienne, il y a près de vingt ans, il alertait également, avec des mots forts, sur le réchauffement climatique qui est aujourd’hui la pire menace qui pèse sur l’humanité. Aujourd’hui, je rends hommage à un Président de la République qui incarnait sur la scène diplomatique une France fière, écoutée et respectée. L’élu rural que je suis salue aussi son engagement de toute une vie pour nos campagnes et la défense du monde paysan." André Chassaigne, Député PCF du Puy de Dôme et président du groupe GDR à l’Assemblée nationale

« Jacques Chirac est celui pour qui je me suis engagé en 1981. C’est lui qui m’a façonné, qui m’a permis d’exercer la fonction de ministre, qui m’a nommé médiateur de la République. Je me souviens de lui, venu avant même qu’il ne se lance dans la présidentielle, rendre visite à la communauté Emmaüs de Bruay-la-Buissière, chez moi dans le Pas-de-Calais. A l’époque, il était en campagne, il visitait le département et je lui avait proposé de venir ici, rencontrer les plus précaires et les plus défavorisés. Ses conseillers trouvaient que ce n’était pas très valorisant mais il a tenu à venir. C’était au travers des plus fragiles qu’il ressentait le pouls de la France. Dans cette visite, j’avais senti déjà chez lui cette résonance, cette sensibilité qui était la sienne, notamment sa compréhension des peuples. Par exemple, sa décision sur l’Irak était certes une vision diplomatique mais aussi humaine, sociologique. Il avait expliqué au président américain tout ce qui allait se passer. Et il avait vu juste. Il m’a appris qu’on ne fait pas rêver des peuples avec des chiffres ou des courbes. » Réaction recueillie par Libération de Jean-Paul Delevoye, Haut-commissaire à la réforme des retraites et ancien ministre de la Fonction publique (2002-2004) du gouvernement Raffarin.

« Je salue la mémoire de cet homme d’Etat qui a exercé les plus hautes fonctions et servi la France avec passion et fidélité durant des décennies. Républicain dans l’âme, il a toujours été un ardent défenseur de la ruralité et du monde agricole. C’était un homme attaché aux territoires, aux terroirs, à la vie. Un homme qui a su aussi - au nom de la France - dire non à la guerre. Nous ne l’oublions pas. Le Pas-de-Calais non plus, le drapeau tricolore de l’Hôtel du Département est en berne. » Jean-Claude Leroy, Président du Département du Pas-de-Calais

“Nous venons d’apprendre le décès du Président Jacques Chirac qui fût pour nous un adversaire politique respecté. Nous gardons en ce jour de deuil le souvenir du Président de la République qui a su dire non, par la voix de son ministre des affaires étrangères, à la guerre en Irak. Le souvenir de celui qui a permis à la France de porter une voix singulière dans le conflit Israélo Palestinien. Depuis l’arène onusienne, il y a près de vingt ans, il alertait également avec des mots forts, sur le réchauffement climatique. Aujourd’hui nous voulons rendre hommage au Président de la République qui incarnait sur la scène diplomatique une France fière, écoutée et respectée.” Les députés communistes du groupe GRD à l’Assemblée nationale

“Je pense aux privatisations à outrance, à la loi Devaquet, à l’échec du CPE, à la réforme des régimes spéciaux de retraite et le grand mouvement de protestation populaire de 1995. Mais Jacques Chirac fut aussi, à son crédit, l’un des seuls chefs d’Etat européens à dire non à la guerre en Irak, un indéfectible défenseur du peuple palestinien et de l’Afrique, et un soutien de la première heure de Nelson Mandela ; également présent aux côtés de Simone Veil dans l’élaboration de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).  Ce sont ses engagements pour la paix et le progrès que je tiens à souligner aujourd’hui. je retiendrai de lui son côté chaleureux et humain et son attachement à la France profonde, qui s’incarna des années durant dans ses interminables visites au Salon de l’Agriculture et son côté bon vivant et gouailleur. Car, pour citer Jacques Chirac lui-même : « En chaque homme il y a le meilleur mais aussi le pire. Le problème, c’est de cultiver le meilleur et d’éliminer le pire. »  Fabien Thiémé, maire de Marly et Vice-président de Valenciennes Métropole

"Émotion en apprenant le décès de Jacques Chirac que j’ai eu la chance de rencontrer à l’Elysée. Nous avions travaillé ensemble sur la nécessité de défendre les territoires ruraux, comme la Sambre-Avesnois. C’était un homme d’Etat apprécié des Français. Nous avions des divergences mais je n’oublierai pas certaines décisions courageuses comme la reconnaissance de la responsabilité française dans la déportation des juifs et son refus de participer à la guerre en Irak. Je présente mes sincères condoléances à toute sa famille. Au revoir, Monsieur le Président." Bernard Baudoux, maire d’Aulnoye-Aymeries et conseiller départemental du Nord

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