Département du Nord

Les inégalités plus visibles encore avec le confinement

par Franck Jakubek
Publié le 30 avril 2020 à 13:09

Le conseil départemental du Nord s’est réuni en séance plénière vendredi 24 avril. Un rendez-vous en visio-conférence vu les circonstances et placé sous le signe du déconfinement annoncé.

Malgré les conditions particulières imposées à tous pour des raisons sanitaires, les institutions et les collectivités locales n’en continuent pas moins de fonctionner. Les ordonnances prises par le gouvernement permettent un abaissement du quorum assurant la continuité de la prise de décision et du fonctionnement, le temps de laisser passer la pandémie. Quarante trois dossiers étaient à l’ordre du jour sur les questions liées aux collèges et aux affaires courantes du Département. La séance s’est donc déroulée à distance, via la vidéo, avec onze participants, proportionnellement aux groupes de l’assemblée départementale, chacun pouvant disposer de deux procurations.

Pour les communistes, l’inquiétude va vers les moyens alloués par l’État au conseil départemental du Nord pour le RSA. « Depuis le début de la crise, le nombre d’allocataires a augmenté de 3,4 %. Le taux de chômage monte et il y a fort à parier que ce nombre va encore s’accroître et impacter les finances départementales pour lesquelles nous attendons toujours la contrepartie de l’État » rappelle Charles Beauchamp, président du groupe PCF au Département. « Emmanuel Macron et son gouvernement osent même se saisir de la crise afin de faire voter une loi et promulguer des ordonnances contre le monde du travail. Ils donnent ainsi le signal que le Medef a carte blanche, ces textes constituant un point d’appui supplémentaire dans la déréglementation du travail. » Autre point d’inquiétude, la question de « l’organisation de l’éventuel accueil des enfants dans nos collèges se pose. Un déconfinement le 11 mai, mal organisé, mal géré, pourrait enclencher une deuxième vague de coronavirus avec davantage de morts, davantage de difficultés pour la communauté médicale, et une économie qui aurait d’énormes freins pour repartir ».

Solidarité financière

«  Notre département est engagé dans la lutte contre le coronavirus et ses conséquences » rappelle Charles Beauchamp, et « le confinement a mis en lumière des inégalités déjà existantes. Elles s’aggravent et vont encore s’aggraver pour les demandeurs d’emplois, jeunes et moins jeunes, les étudiants, les salariés, les artisans, les commerçants et les petites entreprises qui, elles, ne rentrent pas dans les critères de l’État pour bénéficier des aides prévues ». Pour le président du groupe communiste, « l’une des priorités pour l’État doit être de cesser l’asphyxie financière des collectivités ». «  Il est nécessaire d’arrêter cette lamentable réforme fiscale » commente-t-il. Avec l’arrêt des transactions immobilières depuis deux mois, les droits de mutations et frais notariaux sont très impactés et donc les finances départementales. « Quelles mesures va prendre le gouvernement pour soutenir les collectivités territoriales, alors que le conseil départemental s’engage à aider les nordistes face à la crise ? »

L’occasion aussi de reformuler des propositions pour les jours d’après comme la « relocalisation des entreprises, la nationalisation de l’industrie pharmaceutique, la reconquête des politiques de santé publique et une autre répartition des richesses afin de mettre un terme à l’austérité ».

Revoir la déclaration de Charles Beauchamp, président du groupe communiste au Département du Nord, lors de la séance plénière du vendredi 24 avril 2020 :