On se souvient de la mobilisation de l’intersyndicale des pompiers du Nord qui, le 14 novembre 2019, avait permis de sensibiliser le public sur le manque d’effectif. Les syndicats dénonçaient alors un manque de 180 pompiers et les véhicules circulaient avec, inscrits en lettres blanches sur leur carrosserie, les mots « En grève ». Trois ans plus tard, le sous- effectif demeure.
Selon la CGT, il manquait 120 sapeurs-pompiers professionnels dans le département du Nord, le 20 août dernier. Cela représente un « manque opérationnel humain de 30% » peut-on lire dans un communiqué. Les centres d’incendie et de secours de Seclin, Aulnoye-Aymeries, Douchy-Les-Mines, Gravelines, Haubourdin et Hautmont sont les plus mal lotis. Pour calculer le manque de personnel, le secrétaire général CGT du SDIS Nord, Marc Lehoucq, se réfère au Schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR) qui est chargé de déterminer, pour le SDIS du Nord, le potentiel de garde pour subvenir aux besoins. « Quand nous faisons le total de tous les pompiers, nous devrions être 2146 », dit-il. Au manque de 120 pompiers, il faut ajouter les arrêts maladie. « La direction a bien recruté des personnes en Contrat à durée déterminée, mais ces CDD ne peuvent assurer l’ensemble des missions. Alors, on a recours à des pompiers volontaires payés à la vacation (un peu plus de 7 euros de l’heure). Or, pour assurer un bon service, il est nécessaire d’embaucher des professionnels ». Si le dernier avis de recrutement portait sur 20 caporaux, le SDIS a choisi d’embaucher un colonel venu de l’Oise. Le salaire d’un colonel (10 000 euros) équivaut à plus de 5 postes de caporal (1700 euros). Dans ces conditions, il était en principe impossible d’envoyer des pompiers professionnels du Nord sur les incendies de Gironde. Ceux qui sont partis ont pris sur leurs congés et ont travaillé 7 jours sur 7 pour un total de 96 heures.
La CGT reproche par ailleurs à la responsable de la formation d’imposer aux Centres d’incendie et de secours, c’est-à-dire aux sapeurs- pompiers opérationnels, de former les sapeurs-pompiers volontaires selon leurs disponibilités. Il existe pourtant trois centres de formation prévus à cet effet.