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De la coupe aux lèvres

Les principaux points de l’appel de Grigny

Publié le 17 septembre 2021 à 11:34

En octobre 2017, les élus est association avaient construit l’appel de Grigny sur la demande de mesures d’urgences avant le budget 2018 et souhaitaient la mise en place rapide (3 mois) d’un plan national de solidarité avec une réunion mensuelle des États généraux.

Voici les 10 mesures préalables qu’ils avaient listées :

  1. La suspension immédiate de la réduction des contrats aidés, leur maintien et leur renouvellement.
  2. Le rétablissement immédiat des financements de la politique de la ville, réduits arbitrairement et unilatéralement en cours d’année pendant l’été.
  3. Un fond d’urgence immédiat doté de 100 millions d’euros pour 100 quartiers parmi ceux connaissant les plus grandes difficultés, tout en préservant les 150 millions de la DPV.
  4. Le doublement du budget de la politique de la ville (à 1 milliard d’euros) pour relancer ce droit à l’expérimentation qu’est la politique de la ville, simplifier le soutien à la vie associative (via les dispositifs des collectivités, de l’État et de l’Europe), flécher de manière accentuée les crédits ministériels au sein des QPV.
  5. Le fléchage, de manière transparente, des moyens de la formation professionnelle (2 milliards d’euros sur les 15 annoncés). L’objectif est d’axer l’action sur la remobilisation professionnelle, de flécher sur les publics les plus éloignés de l’emploi là où la formation initiale est défaillante, et là où le besoin de sécurisation professionnelle est le plus important. Il s’agissait aussi de flécher sur des secteurs comme les métiers du numérique, du sport et de l’aide à la personne, c’est-à-dire des métiers en développement et en devenir.
  6. Le rétablissement et le renforcement, dans les territoires les plus fragiles, des effectifs de police et de moyens de justice qui ont été petit à petit retirés.
  7. Un signal politique fort : la désignation d’un ministre de la Ville ayant rang de ministre d’État et le poids institutionnel et politique pour notamment : >Contraindre l’ensemble des ministères à apporter leurs contributions spécifiques aux quartiers prioritaires ; >Être en capacité pour mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation, régions, départements, agglomérations, communes, chambres consulaires, les partenaires sociaux et les associations.
  8. La désignation d’un président de l’ANRU qui rendra à l’Agence sa vocation initiale, instance souple en dialogue direct avec les élus et en soutien des projets : suppression des règles précédemment instaurées, complexes et bureaucratisées, imposées à l’Agence.
  9. Le lancement, avec l’aide du Parlement et de l’État, des territoires d’expérimentations de projets et de reconquête républicaine, avec un effort adapté concentré et évalué notamment de l’Éducation nationale, de la police, de l’emploi, de la culture et du sport.
  10. La création d’une plateforme nationale qualifiée de recensement des solutions et initiatives issues des quartiers, d’un réseau accélérateur de ces solutions avec les régions, d’un fonds de développement et d’essaimage des solutions accélérées de 100 millions d’euros.

Le plan national de solidarité (second axe de l’appel) devait quant à lui porter sur des points essentiels comme : le soutien aux mamans isolées, le renforcement en qualité et en quantité des effectifs de sécurité, l’amélioration de la relation jeunesse police, jeunesse justice, l’amélioration au renforcement du système judiciaire, prévention, accompagnement, suivi et traitement judiciaire, des moyens massifs et adaptés aux quartiers pour la formation professionnelle, l’aide à l’insertion et à la sortie du système judiciaire, des mesures préventives de délinquance, un programme spécifique des Caisses d’allocation familiales, un programme de lutte contre la radicalisation, etc. De la coupe aux lèvres, il y avait très loin. C’est toujours vrai.

Lire aussi : « Mais qu’a-t-on fait de l’appel de Grigny ? »