Les privés d’emploi réclament des mesures

Roubaix

par Philippe Allienne
Publié le 28 février 2020 à 17:26

« Vous voulez zéro déchet. Nous voulons zéro chômeur ! » C’est dans cet esprit que le Groupe d’action demandeurs d’emploi de Roubaix (Gade) a interpellé le Premier ministre lors de sa venue à Roubaix le 29 août dernier. Une délégation a été reçue au ministère de la Solidarité ce 24 février.

Lorsqu’il est venu à Roubaix sur le thème du « zéro déchet » , le Gade avait souhaité attirer l’attention du Premier ministre Édouard Philippe sur la réalité locale. Habitué à tirer la sonnette d’alarme, Paul Destailleur (président du Gade (1) estime que le plan de lutte contre la pauvreté ne produit pas réellement d’effets à Roubaix où 44 % des familles, soit plus de 41 000 personnes, vivent toujours sous le seuil de pauvreté.

« Cela vient du fait, dit-il, que de très nombreuses personnes sont privées d’emploi et le restent malheureusement très longtemps. » Les actions de Pôle Emploi ou la mise en place d’une maison départementale de l’emploi ne changent pas la situation et n’empêchent pas les discriminations à l’embauche.

« À Roubaix, dit-il encore, sur les 15 000 demandeurs d’emploi, il y en a plus de 9 000 qui perçoivent le RSA, 3 000 l’ASS, et 3 000 l’ARE, mais parfois à des taux très faibles vu les contrats et les nouvelles règles de l’assurance chômage. » Fort de ce constat, le Gade fait des propositions. Mais, regrette, Paul Destailleur, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a botté en touche.

Alors, il a été dirigé vers le ministère des Solidarité et de la Santé d’Agnès Buzyn (désormais remplacée par Olivier Véran) où, avec deux membres du Gade, il a été reçu lundi dernier. « Mais nous sommes restés sur notre faim » raconte-t-il. Il leur a en effet été répondu par des arguments comptables. En clair, leurs propositions coûteraient trop cher à mettre en œuvre.

Quelles sont-elles ? Que Roubaix et l’agglomération soient retenus « Territoire démonstrateur de stratégie  » comme le prévoit le Plan de lutte contre la pauvreté, et que les personnes privées d’emploi puissent avoir des ressources suffisantes pour vivre décemment. Le Gade demande ainsi une revalorisation des allocations ASS, RSA à 850 euros par mois et que soit revu le règlement de l’assurance chômage. Le Gade demande aussi une série de mesures en faveur de l’emploi. Par exemple : l’extension à Roubaix de l’expérimentation « Territoire zéro chômeur ». Cela s’est fait dans des quartiers de Tourcoing et de Loos.