Mohammed Lakel

Les sans-papiers se rappellent au souvenir du préfet

Publié le 21 août 2020 à 14:34

Un après l’expulsion du jardinier algérien Mohammed Lakel, le Comité des sans-papiers du Nord a organisé une manifestation suivie d’une veillée nocturne, dans la nuit du 19 au 20 août, place de la République à Lille. Face à la préfecture, les sans-papiers (qui ont bénéficié du soutien logistique de la fédération du Nord du PCF) ont passé la nuit autour d’un chapiteau où l’on distribuait boissons et nourriture. Ce rassemblement convivial avait pour objectif de rappeler au préfet que plus rien, en principe, ne s’oppose au retour de Mohammed. Son expulsion avait en effet été assortie d’une interdiction sur le territoire français pour une durée d’un an. Le délai est passé. « Pourtant, explique Roland Fodé Diagne (CSP), aucune information ne filtre sur l’état du dossier. Nous l’avons redéposé en décembre dernier et le préfet nous avait assuré qu’il le réexaminerait. Depuis, rien. » La promesse d’embauche, qui avait été faite par une association roubaisienne tient toujours.

Cela n’est pas sans rappeler les circonstances de l’expulsion. Le 10 mars 2019, le secrétaire général adjoint de la préfecture, M. Maille, avait assuré en personne à Mohammed Lakel que son dossier de régularisation était en bonne voie. « Bizarrement, l’arrestation a eu lieu alors que M. Maille était en vacances. Son successeur, M. Ventre, se montre très gêné quand on le lui rappelle » sourit Roland Fodé Diagne. Sur le fond liée à cette expulsion compte-tenu du profil de Mohammed, il faut y voir le durcissement des gouvernements successifs, depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, sur la politique migratoire. On sait aussi qu’en 2007, le préfet Canépa a veillé à casser la dynamique du CSP59. Cela n’empêche pas ce dernier de résister. Il appelle à manifester ce samedi 22 août, pour l’anniversaire du coup de hache contre l’église Saint-Bernard.