Protocole sanitaire dans les lycées

Lettre ouverte de la FSU à Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France

Publié le 13 novembre 2020 à 12:14

Quand la bise fut venue… les lycées ne pouvaient pas être prêts ! Depuis 2017, le gouvernement d’Emmanuel Macron a supprimé les emplois aidés qui représentaient jusqu’à 50 % des emplois territoriaux dans certains lycées. Même avec ces emplois, les moyens humains étaient insuffisants, pourtant vous avez fait le choix de ne pas compenser cette perte et de ne pas recruter les personnels territoriaux indispensables au fonctionnement normal des établissements. La FSU et les personnels de l’Éducation nationale et de l’enseignement agricole vous ont alerté à de nombreuses reprises sur cette situation critique sans réponse satisfaisante de votre part.  Dès la réouverture des établissements en juin 2020, la FSU vous a alerté sur la nécessité de recruter des personnels et de mettre en œuvre des travaux d’urgence dans les lycées publics de notre région. À cette rentrée de septembre 2020, le constat était patent : dans de nombreux établissements, il était impossible de respecter le protocole sanitaire pourtant allégé :

  • Impossibilité d’ouvrir les fenêtres ou d’aérer correctement les salles ;
  • Impossibilité pour les agents territoriaux de faire correctement leur travail : chaque établissement a dû définir ses priorités, délaissant dans la majorité des cas la désinfection et le nettoyage de parties entières d’ établissements : tel établissement ne désinfectait pas entièrement chaque jour les salles de classe, tel autre ne désinfectait pas les tables entre les services de cantine, tel autre délaissait le nettoyage d’un gymnase… Suite à ces choix contraints par le manque de personnels, les tensions entre les personnels des établissements sont apparues en raison de l’impossibilité de mettre en œuvre les mesures sanitaires nécessaires pour protéger les élèves, les personnels et leurs proches. Aujourd’hui, M. le Président, vous demandez publiquement un aménagement du protocole dans les lycées : la FSU soutient cette nécessité d’aménagement. Elle demande à ce que cela se traduise en actes et décisions concrètes. Depuis 2016, dans la droite ligne de sa politique de soutien aux entreprises et dans son plan de relance, la région Hauts-de-France soutient en effet massivement les entreprises de la région et la formation professionnelle des établissements privés par le biais de l’apprentissage. Aujourd’hui, la région doit prendre ses responsabilités et relancer ses investissements dans l’Éducation nationale en lui permettant de pouvoir fonctionner au service de tous et :
  • Recruter massivement des personnels territoriaux pour contrer cette pandémie en permettant le nettoyage effectif de tous les lycées de notre région à minima une fois par jour comme le prévoit un protocole pourtant considérablement allégé.
  • Accélérer les travaux indispensables dans les lycées où l’aération minimale n’est pas possible.
  • Abonder les budgets des lycées pour l’achat de matériel de désinfection. Suite à la mobilisation des personnels, des élèves et de leurs familles, des aménagements permettant de diminuer le nombre d’élèves dans le lycée ont été décidé par le ministre de l’Éducation nationale. Lors du 1er confinement, nous avons tous constaté les décrochages massifs et l’accentuation des inégalités sociales, en particulier dans notre région. C’est pourquoi la FSU et ses syndicats se mobilisent pour que les établissements scolaires restent ouverts et assurent la formation de tous les jeunes. Cela ne peut se faire sans les décisions et l’action du conseil régional. Les propos médiatiques et les déclarations d’intention ne trompent personne. Serez-vous, M. le Président, à la hauteur du défi sanitaire à relever dans les établissements de la région ?

(Photo : © Google Maps)