C’est une aubaine pour les chapeliers d’avoir pu rouvrir leurs commerces dès samedi dernier, car les clients ne manquent pas. Notons qu’il s’agit pour la plupart de clients d’un genre bien particulier : des mangeurs de chapeaux et plus précisément des députés macronistes mangeurs de chapeaux.
En tête de ceux-ci, on trouve Christophe Castaner, garde-chiourme des parlementaires LREM et ancien ministre de l’Intérieur. Il a eu la lourde tâche de leur annoncer que l’article 24 de la loi sécurité globale, qu’il avait lui-même votée le doigt sur la couture du pantalon, allait être complètement revisité. Rappelons que cette loi restreint la liberté de la presse, lui interdisant notamment de diffuser des images lisibles des forces de l’ordre en action.
Depuis le vote des godillots, un vent de révolte s’est levé pour s’opposer à cette loi liberticide. Les menaces potentielles qu’elle contient ont été illustrées avec le passage à tabac d’un producteur de musique, saisi par des vidéos largement diffusées sur les réseaux puis par la presse. Chacun a compris que l’application de la loi aurait empêché que la vérité n’éclate sur les agissements des policiers.
La foule était nombreuse ce samedi 28 novembre pour protester contre la loi sécurité globale.
Cette agression contre Michel Zecler a aussi fait déborder le vase. Ont ressurgi avec elle les chiffres tragiques des victimes de la police pendant l’épisode des Gilets jaunes : un mort à Marseille, 30 manifestants éborgnés, 4 439 blessés, 10 718 arrestations et gardes à vue.
Ces chiffres et les réalités douloureuses qu’ils recouvrent, ainsi que la maltraitance du droit de manifester qu’elle dévoile, ont provoqué de vives réactions de la part de défenseurs des droits de l’homme, de la Cour européenne du même nom, du Conseil de l’Europe, des Nations unies ou d’organisations humanitaires comme Amnesty International. Leurs condamnations ont été purement et simplement ignorées par le gouvernement et le président.
On doit à Castaner, le demi-sel des alpages, alors ministre de l’Intérieur et à son président, d’avoir orchestré cette répression qui fait passer pour amateur le président biélorusse Alexandre Loukachenko, auteur d’une répression bien moindre, et pourtant qualifié chaque jour de dictateur par nos médias.
C’est aussi Castaner qui a exhumé les sordides pelotons de policiers motorisés, dissous en 1995 après avoir tué Malik Oussekine lors d’une manifestation d’étudiants. C’est toujours lui qui a lancé à l’assaut des manifestants les éléments de la BAC (Brigade anti-criminalité) formés sans discernement à la chasse aux délinquants réels et le plus souvent supposés. À l’inverse des CRS et des gendarmes mobiles préparés à la gestion des manifestations et qui voient dans les manifestants des citoyens exprimant leurs opinions avec leurs pieds et leurs pancartes, les gens de la BAC les considèrent comme des délinquants et les « traitent » violemment. Notons que la présence opportune et systématique des Black bloc utilisant des méthodes néo-fascistes vient à point pour pourrir les manifestations pacifiques et justifier les dispositions policières du gouvernement.
René Gabrelle vendant le numéro de Liberté Hebdo consacré à la loi sécurité globale.
Les exactions policières et la loi liberticide comprenant l’article 24 forment un couple. Il vise à terroriser les contestataires actuels ou potentiels, à rendre les manifestations impraticables, à imposer par la force et la violence une politique impopulaire basée sur le principe du profit maximum, pour faire de la France un pays au capitalisme hautement rentable fusse au prix d’inégalités, de la mal-vie et au mépris de la nature.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président Macron, parfois sous le masque de la pandémie, a fait tricoter un arsenal antidémocratique illustré par l’affaire de l’article 24. Ses larmes de crocodile et ses propos le stigmatisant, sont pure composition de façade.
Samedi dernier, en manifestant, envers et contre tout, par centaines de milliers à Lille, Nîmes, Montpellier, Toulouse, Marseille et jusqu’au Puy-en-Velay (qui n’avait pas connu pareille démonstration depuis des lustres), nos compatriotes ont relevé le gant de la liberté.
Le pouvoir a reculé en annonçant une réécriture de l’article 24. Mais il ne renonce pas à la loi dite de sécurité globale. Or, au nom de la liberté, elle doit être abolie. Ses auteurs doivent manger leur chapeau jusqu’au bout.
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