Un fanatique octogénaire d’extrême-droite a pris pour cible la mosquée de Bayonne lundi 28 octobre. Après avoir tenté de mettre le feu à l’édifice religieux, il a ensuite tenté d’assassiner deux fidèles. L’état de santé des deux septuagénaires touchés est jugé très préoccupant. Il s’agit bien d’un lâche attentat commis pour des raisons idéologiques. L’homme voulait venger l’incendie de Notre-Dame-de-Paris (sic). "Une fake news [1] de l’extrême droite" comme l’indique Maud Vergnol dans l’Humanité. L’auteur a été candidat du Rassemblement National et pratique le tir sportif en club. Si nul ne peut nier une certaine altération de son raisonnement, il est impossible de considérer sa tentative d’incendie et de double meurtre comme le geste d’un déséquilibré. En outre, tout détenteur d’une licence de tir, ce qui est son cas, doit produire un certificat médical en bonne et due forme. Il semble pour l’instant que l’homme ait agit seul. Les enquêteurs doivent chercher à déterminer les complicités éventuelles.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a demandé à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, de faire la lumière sur la situation des militants d’extrême-droite fichés S, notamment en matière d’armes possédées, de trafic d’armes ou d’arrestations suite à des violences et attentats de leurs parts. La première réaction de Marine Le Pen, responsable du Rassemblement National, est de déclarer vouloir porter plainte en diffamation contre les déclarations du dirigeant communiste. Ce dernier s’est notamment interrogé sur le plateau de Télématin le 30 octobre à propos de l’origine des fonds destinés à acheter les armes utilisées par des militants d’extrême-droite pour commettre des attentats. Rappelons que dans les attentats contre Charlie-Hebdo et l’Hyper Casher en janvier 2015, une partie des armes saisies après les attaques provenaient d’un réseau d’extrême-droite.
La question est surtout posée aux services de l’Etat sur la surveillance pratiquée envers les militants nationalistes violents et fichés S, détenteurs d’armes, légalement ou pas. Une fois de plus, comme c’est le cas à Hénin-Beaumont, le Rassemblement National vise judiciairement tous ceux qui dénoncent les pratiques du parti issu du FN créé par Jean Marie Le Pen. Ce dernier avait réussi à faire se réunir les nostalgiques du régime de Vichy, les déçus de la chute de l’empire colonial, les anciens de l’OAS et les racistes de tout poil. S’agrège aussi désormais une partie de la population désorientée ou abusée par de fausses promesses. La peur de l’autre se transformant peu à peu en haine de l’étranger, dangereusement alimentée actuellement par des médias complaisants.