Jamais en 37 ans de prison, il n’avait été question de donner àMumia la possibilitéde défendre son innocence et encore moins d’envisager sa libération. Aujourd’hui cet espoir est du domaine du possible. A la condition que la mobilisation internationale ne baisse pas la garde. C’est en décembre dernier que le juge Leon Tucker autorisait le journaliste afro-américain à faire appel de sa condamnation en raison des implications de Ronald Castille, d’abord comme procureur adjoint puis comme premier juge àla Cour suprême de Pennsylvanie. Une pratique désormais interdite par une nouvelle jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis ... Ce qui n’empêcha pas quelques semaines plus tard le procureur de Philadelphie, Larry Krasner, de contester la décision du magistrat, prétextant sa crainte de voir se multiplier les recours d’autres prisonniers condamnés à mort se trouvant dans la même situation que Mumia.
Il est toutefois revenu sur sa décision en retirant son appel face aux critiques de plus en plus nombreuses et àla fermetédu juge Leon Tucker, ce dernier réaffirmant que la justice de Pennsylvanie aurait tout intérêt àregagner la confiance des justiciables entachée notamment par l’emblématique affaire AbuJamal. Nul doute que cette évolution judiciaire est àmettre au crédit de la mobilisation particulièrement active ces dernières semaines aux Etats-Unis, portant l’exigence d’une justice réparatrice de ses décisions inhumaines et discriminatoires dans un contexte oùla peine de mort perd du terrain, tant en nombre de condamnations et d’exécutions, que d’États américains qui s’engagent sur la voie de l’abolition àl’exemple de la Californie en ce début d’année ou encore plus récemment au New Hampshire. Mercredi 1er mai, àParis, un rassemblement de soutien était prévu place de la Concorde, près de l’ambassade des États-Unis. Il a été interdit par la préfecture.