© Charles Mangin
Refugee Food Festival

Pendant une semaine, des réfugiés vont partager les cuisines des chefs lillois

par Reyhan Unlu
Publié le 25 juin 2021 à 11:45 Mise à jour le 1er juillet 2021

Du 6 au 11 juillet, pour la 5e edition du Refugee Food festival, cinq cuisiniers réfugiés partageront saveurs et savoir-faire avec des chefs lillois, une belle occasion de lutter contre les préjugés et de favoriser leur insertion professionnelle.

Pendant une semaine, le Refugee Food Festival permettra à des réfugiés de cuisiner pour les Lillois. Il a pour objectifs de sensibiliser le public à la situation des réfugiés, accélérer leur insertion professionnelle et faire découvrir les cultures culinaires d’autres pays. Cette année, la programmation fera voyager les papilles des clients de cinq restaurants de la métropole lilloise. Mardi 6 juillet, Manal Momika, Binta Top et Abdelnasir Muhanna proposeront des plats guinéen, irakien et soudanais sous forme de food market à la Grand Scène (rue de Béthune). Le mercredi 7 et le vendredi 9 juillet, les Lillois pourront découvrir la cuisine irakienne de Dina Sarsam (L’Annexe) et Manal Momika (Baysca). Samedi 10 juillet, Binta Top organisera un brunch guinéen au restaurant Le Sébastopol et enfin, pour clôturer ce festival, Chérinne Al Assali cuisinera un dîner syrien au Présentoir.

Un geste fort

Cela représente « un geste fort pour des restaurateurs qui rallument à peine leurs fourneaux » selon les organisateurs, car le festival repose entièrement sur ces restaurateurs qui acceptent d’ouvrir leurs portes aux réfugiés, malgré leurs préoccupations en sortie de restrictions sanitaires. Né à Paris en 2016, le projet « s’est développé dans 21 villes de France » dont Lille, Paris, Strasbourg, Marseille ou encore Nantes. En quatre ans, « le projet a connu un écho et un impact grandissant ». Au-delà de cet événement annuel, Refugee Food est avant tout un collectif citoyen qui a pour objectif principal d’« offrir un tremplin professionnel aux réfugiés dans le secteur de la restauration ». Le projet, fondé par Marine Mandrila et Louis Martin, se base notamment sur une double conviction : « la cuisine, bien vital et culturel, est un outil puissant d’échange et de découverte, qui fédère et brise les stéréotypes » et « l’intégration passe avant tout par le travail, permettant l’indépendance financière, l’apprentissage de la langue et des codes culturels ». Il rassemble aujourd’hui une dizaine de personnes engagée pour les réfugiés et, au fil du temps, des dizaines de porteurs de projets locaux se sont joints à l’aventure. Le collectif a développé plusieurs activités dont la formation à la restauration pour les réfugiés, le festival, l’éducation, avec des programmes permettant de s’adresser aux jeunes générations, mais aussi un restaurant « tremplin » (La Résidence) labellisé « entreprise d’insertion », basé à Paris, qui a permis de développer un service traiteur à destination des entreprises ainsi que de l’aide alimentaire pour les plus fragilisés par la pandémie.

Offrir un tremplin professionnel aux réfugiés

C’est une initiative qui va donc bien au-delà de la simple cuisine et qui peut changer le destin des réfugiés qui y participent. Ainsi, parmi ceux qui sont passés par les cuisines du restaurant d’insertion, « deux ont ouvert leur propre restaurant, trois ont trouvé un emploi dans le secteur de l’hôtellerie- restauration à Paris, trois sont toujours en poste à La Résidence, un est en cours de création d’entreprise, un est en reconversion suite à une réorientation vers une formation au métier de développeur web » explique le collectif.

Plus d’infos sur refugee-food.org.