Il est loin le temps où la Fédération assurait des sessions de formation d’une semaine au « château » de Villers-au-Bois, près d’Arras, ou au local de la rue Reine-Astrid à Béthune. Il s’agit pourtant d’un besoin bien identifié par les jeunes communistes du Pas-de-Calais notamment. « Les jeunes adhèrent chez nous attirés par le mot ‘’ communiste ‘’ ou parce que leurs parents le sont. Mais en matière de formation, nous n’avions rien à leur proposer hormis la biblio-thèque du Parti au siège à Boulogne ou la pêche aux infos sur les réseaux sociaux »,précise Lucas Panza, secrétaire à l’organisation de la JC du Pas-de-Calais et aussi membre du PCF de Boulogne-sur-Mer.
L’exemple de la JC
Pour pallier cette carence, « la JC a lancé un cycle de formation que nous espérons trimestriel. Il a débuté en septembre autour de la question de l’impérialisme et s’est poursuivie récemment sur le thème de la ‘’ supériorité de l’économie socialiste ‘’ à travers l’exemple de Cuba ». Mais il s’agit d’aller encore plus loin. « Je revendique le retour des écoles du Parti », insiste Lucas. Une ambition que partage Hervé Poly, le premier secrétaire de la Fédération PCF du Pas-de-Calais. Il la « portera aux congrès départemental et national du PCF du printemps prochain. On va surtout mettre cette exigence en œuvre dans le Pas-de-Calais ces trois prochaines années d’autant qu’aujourd’hui, sur le plan national, la formation est à l’état végétatif. De surcroît, elle ne correspond pas toujours au contenu que l’on souhaiterait ».
Un retour aux fondamentaux
Ce besoin, il est exprimé depuis un moment par Émeline Delplanque et Cédric Delelis, la vingtaine, nouvelles figures de proue du PCF de Divion. Tous deux avouent des manques « en matière de connaissances historiques » notamment. Lucas Panza reconnaît l’importance de maîtriser l’histoire du mouvement communiste ou encore de l’URSS afin d’opposer des arguments « à ceux qui véhiculent les légendes noires du communisme autour de Staline et de Cuba par exemple ». Pour Hervé Poly, cela ne fait aucun doute : « Il faut intégrer les concepts d’impérialisme, de socialisme, de propriété dans nos plans de formation. Il s’agit de revenir aux fondamentaux du marxisme et du léninisme, y compris pour comprendre les bouleversements qui se trament aujourd’hui dans le monde. » La formation théorique ? Lucas Panza s’y est déjà frotté : « J’ai lu Le Manifeste du Parti communiste de Karl Marx sur lequel je peux débattre, ou encore L’État et la Révolution de Lénine. Aujourd’hui, je travaille sur Rosa Luxembourg. C’est le minimum syndical. Mais j’ai encore beaucoup de choses à apprendre ! »