Marquée par une crise minière et industrielle qu’elle a subie de plein fouet dans les années 80 et dont les stigmates sont encore présents aujourd’hui, avec un taux de chômage de presque 30 % (plus de trois fois supérieur à la moyenne nationale) et un tiers de sa population sous le seuil de pauvreté, comment projeter les habitants dans l’avenir pour construire une ville en transition et faire face aux grands défis environnementaux, sociaux et économiques ?
La participation comme fil conducteur
Fin 2017, l’histoire démarre avec l’aventure « Raismes 2032 ». Elle est marquée par des crieurs de rue, une grande concertation autour du réaménagement de la ville et une mobilisation des collégiens. Des actions concrètes, sur proposition et avec les habitants, voient peu à peu le jour. Éco-ferme, coopérative, aire multi-activités… Jusqu’à la transformation même des services de la collectivité qui remplacent leur fonctionnement traditionnel en silo en organisation en mode projet, avec des binômes élus-techniciens et la participation d’habitants. Le travail est quotidien, la mobilisation de la population devient une priorité, la participation s’ancre dans les projets, dans les habitudes, dans les postures, à travers des balades urbaines, des interventions artistiques, des ateliers de co-construction, des médiateurs de rue, des années thématiques ou encore dernièrement, un marathon des idées. La ville a même été deux fois lauréate des trophées nationaux de la concertation. Objectif : construire et mettre en œuvre la transition de la ville avec et pour les habitants. Préservation des paysages, requalification urbaine, alimentation... La transition, ou plutôt les transitions, environnementales, économiques, sociétales, sont pensées et, surtout, concrétisées. En 2022, Raismes a décidé de s’attaquer à deux sujets complexes : l’égalité filles/garçons et la santé, dans un territoire aux indicateurs extrêmement dégradés. Avec, en ligne de mire, un autre beau défi : celui de devenir, en 2023, la 7e ville créative française labellisée par l’Unesco, aux côtés de Strasbourg, Metz, Lyon, Angoulême, Saint-Étienne, Limoges et Enghien-les-bains.
