En ces temps de matraquage médiatique à sens unique autour du conflit en Ukraine, voilà une initiative qui tombe à pic ! Partie de Belgique, l’exposition portée par le Mouvement de la Paix a débuté une itinérance à travers l’Hexagone avec une halte programmée au congrès national de Tours en novembre prochain. Riche d’une trentaine de panneaux, elle examine « les procédés et les processus de la propagande de guerre depuis le conflit de 1914 – 1918 jusqu’aux guerres contemporaines pour révéler la constance et la répétition des mécanismes et des arguments exploités au fil du temps ». Elle s’inspire d’un ouvrage écrit par Anne Morelli [2]. Elle y décrit dix principes élémentaires de cette propagande qui s’exprime à travers notamment la diabolisation d’un ennemi aux intentions forcément belliqueuses, rendu unique responsable du conflit.Un schéma qui s’applique au conflit en Ukraine à l’heure où tous ceux qui mettent en doute le discours du gouvernement et des médias mainstream sont définis comme des suppôts de Vladimir Poutine.
Recul nécessaire
La connaissance de ces principes élémentaires « nous permet de prendre du recul par rapport à l’intox quotidienne, si généralement diffusée par nos médias qu’on se demande parfois si on n’est pas seul à en douter. Et le principe n° 10 nous apprend que celui qui doute est immédiatement taxé d’agent de l’ennemi », confirme Anne Morelli dans une interview accordée à Planète Paix. C’est tout l’intérêt de cette initiative de « montrer la difficulté à développer des contre-arguments à la propagande belliqueuse institutionnalisée, mais aussi qu’il n’est pas sans risque de manifester son opposition à la guerre », abonde Édith Boulanger du Bureau national du Mouvement de la Paix, avant de préciser qu’il « ne s’agit surtout pas de prendre parti ». Cette exposition « n’a encore jamais été présentée dans le Nord », poursuit Édith Boulanger. Professeure à l’université libre de Bruxelles, Anne Morelli se ferait un plaisir d’y venir, en voisine, la présenter.