La XVIIème Chambre du Tribunal correctionnel de Paris a relaxé, ce vendredi 6 novembre, Marine Tondelier, conseillère municipale EELV d’Hénin-Beaumont ainsi que son éditeur, Les liens qui libèrent, poursuivis en diffamation par Steeve Briois, Bruno Bilde et Laurent Morel. Le maire RN d’Hénin-Beaumont, son adjoint de l’époque - aujourd’hui député et toujours conseiller municipal - et l’ancien DGS avaient porté plainte à la suite de la publication, au printemps 2017, de l’ouvrage Nouvelles du Front. Dans ce livre témoignage sur le combat d’une élue d’opposition dans une municipalité laboratoire du frontisme municipal, Marine Tondelier avait livré plusieurs témoignages d’employés municipaux qui dénonçaient un climat de méfiance et une surveillance des agents réputés proches de la gauche et des syndicalistes trop critiques, des pressions, des intimidations, des mises à pied pour des commentaires sur les réseaux sociaux. D’autres témoignages faisaient état de propos parfois méprisants des élus d’extrême droite envers les habitants de certains quartiers.
Pressions, intimidations et mises à pied
À l’audience, le 17 septembre dernier, l’avocat du RN, Maître David Dassa-Le Deist, avait fustigé un livre « à charge » reposant sur les témoignages d’agents « aigris ». L’avocat de Marine Tondelier, Maître Tewfik Bouzenoune, avait défendu au contraire la qualité du travail d’enquête de l’élue écologiste, basé sur de nombreux entretiens et de multiples témoignages. Suivant les réquisitions du Parquet, le Tribunal correctionnel de Paris a estimé que les accusations de Marine Tondelier portaient certes atteinte à l’honneur des plaignants, mais que Marine Tondelier poursuivait un but légitime et avait mené une enquête sérieuse dénuée de toute animosité personnelle.Dans un communiqué, Marine Tondelier s’est réjouie de cette décision de relaxe qui est « un espoir pour les élus d’opposition de ce pays qui sont régulièrement dissuadés de dénoncer des dysfonctionnements dans leur collectivité, menacés par ce type d’actions de rétorsion en justice ». Les plaignants ont annoncé leur intention de faire appel.