Municipales 2020

Saint-Quentin, trois mandats sans alternance

par Franck Jakubek
Publié le 3 janvier 2020 à 13:13

Chabrol aurait aimé Saint-Quentin. Les visiteurs y admirent à loisir ses quelque 300 façades classées Art Déco. À la fois populaire et bourgeoise, la sous-préfecture de l’Aisne est la ville la plus peuplée du département avec près de 55 000 habitants. Son histoire municipale est faite d’alternances.

En ce moment, ce sont les bourgeois qui ont le vent en poupe. Successeur du sénateur-maire Pierre André, Xavier Bertrand avait assis son pouvoir en 2014 avec 52,6 % des voix dès le premier tour. Il laissait ainsi le Front national, deuxième certes, mais loin derrière avec 20,1 %. En troisième et quatrième position, les socialistes et les communistes cumulaient 24,73 % avec respectivement 17,1 % des suffrages et 7,72 %. Frédérique Macarez (LR puis divers droite) a pris le relais à la tête du conseil municipal en 2016 lorsque Xavier Bertrand a emporté les élections au conseil régional.

La ville, populaire, était communiste à la libération en septembre 1944, avec Émile Pierret. Marcel Bugain (SFIO) lui ravit son siège en 1947 qui perd son fauteuil au profit du RPF Henri Jacquemard en 1949. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, ce dernier décède l’année suivante et, à la faveur de la partielle, Émile Pierret reprend les manettes au nom du PCF. Mais en 1953, c’est la SFIO qui remporte la ville jusqu’en 1965. Au tour de la droite de revenir aux commandes. Jusqu’à ce que Daniel Le Meur, député (PCF de 1973 à 1993) occupe le siège majoral en 1977. Un mandat qu’il perd en 1983 face au RPR Jacques Braconnier, mais qu’il retrouve en 1989 jusqu’en 1995, année où la droite s’est ré-installée dans le beffroi. Elle ne l’a plus quitté depuis. À suivre.