« Auguste Parent, troisième du nom » comme il aimait à le dire, Auguste est parti en douceur dans la nuit du 20 au 21 novembre. À 89 ans tout juste. À l’Ehpad de Comines, à peine entré, on avait déjà eu un petit aperçu du bonhomme arrivé avec ses « revendications », son ordinateur. Jusqu’au bout, le syndicaliste CGT emblématique de l’usine Massey-Ferguson de Marquette aura été ce « militant comme il en existe peu », salué ainsi par Patrick Markey, ancien directeur du Travail, témoin de la lutte inédite des métallos du machinisme agricole dans les années 80 et de leur Saga.
« Son parti c’était la classe ouvrière » rappelle François Dumez, ancien secrétaire général de l’UD CGT du Nord. Avec une certaine audace et non sans humour, Auguste pratiquait un syndicalisme de démocratie directe, rigoureux et dynamique, qui fera plus de mille syndiqués, de l’ouvrier au cadre du site de Marquette. De futurs cadres syndicaux parfois. Méfiant vis-à-vis des partis politiques il s’était engagé cependant comme adjoint de son camarade maire communiste de Comines, Marcel Château, de 1977 à 1983. Il présidera l’association des Amis de Marcel Château à la mort de ce dernier en 1988. Auguste a laissé des traces. Entre autres, plus de 30 ans d’histoire de cette Saga des Massey et du machinisme agricole, un millier de pages écrites avec ses camarades métallos du machinisme agricole. Et une Histoire de l’union locale CGT de Comines dont il fut secrétaire général, 270 pages écrites avec Jacques Vermeersch. Cette histoire, trop brièvement résumée ici, se confond avec celle de Liberté et Liberté Hebdo qui perd un compagnon de route. Salut Auguste.