Les studios ont été aménagés dans cette ancienne étable. Au total quatre logements qui redonnent vie au corps de ferme de Sabine Catteau. Crédit photo: Marc DE LANGIE

Se loger sur une exploitation agricole : un concept très prisé

par Marc DE LANGIE
Publié le 7 octobre 2022 à 20:35

« L’engouement est toujours le même, autant de la part des agriculteurs que des locataires  » explique Odile Colin, coordonnatrice de l’association « Campus Vert ». Le concept est simple : transformer un vieux bâtiment agricole ou une dépendance en studios ou en deux pièces. Une façon de mettre en valeur le patrimoine agricole. Maximum 6 logements, avec des loyers entre 20 et 25 % moins chers qu’en ville. En vingt ans, 280 logements ont été réalisés (ou sont en cours) dans le Nord et 220 dans le Pas-de-Calais. Dans les Hauts de France, on recense plus de 550 logements. Globalement les appartements « Campus Vert » sont bien implantés là où existe un pôle universitaire ou des grandes écoles. Bien sûr autour de Lille, mais aussi Béthune, Dunkerque et Calais. Toutefois, la répartition n’est pas uniforme. » pours«  Nous cherchons à développer l’offre dans des secteurs tel le Valenciennois, ou encore Maubeuge. La demande est supérieure à l’offre. Il en est de même à Boulogne, Le Touquet et Berck. Cela s’explique par le nombre d’étudiants ayant un contrat d’apprentissage avec des entreprises situées le long du littoral », poursuit la coordonnatrice. En Picardie, la situation est différente « nous avons des logements du côté de Beauvais, depuis déjà 2005. Mais c’est un peu plus compliqué pour Compiègne et Amiens. Il y a une demande et malheureusement l’offre est peu présente  ». L’objectif est de sensibiliser un maximum d’exploitants. «  Entre la demande et le début de la réalisation des travaux, il faut compter entre 18 et 24 mois. Le délai est plus long en raison de la récente augmentation du coût des matériaux. Les investissements sont plus élevés mais les agriculteurs peuvent profiter d’aides de la Région et de l’Europe  ». Par ailleurs, Campus Vert assiste les demandeurs dans leurs démarches : choix des matériaux, aménagement, plans, coûts, approche fiscale et juridique du projet, demandes d’aides (banques et subventions). Pour l’exploitant agricole, la formule est très intéressante : le taux d’occupation est de 95%, soit en moyenne 11,5 mois par an. Quant au retour sur investissement, il faut compter environ 12 ans. « Cela reste une bonne diversification pour les agriculteurs, » estime Odile Colin. Enfin, « Campus Vert » s’occupe de faire la publicité, l’association centralise les demandes de location et fait le lien entre bailleurs et locataires. Un petit plus qui sécurise les propriétaires . La formule séduit, « Campus Vert » [1] est présent en Bretagne, en Ile de France et des pourparlers sont en cours dans d’autres départements.

Notes :