Catastrophe à Rouen

Seveso, de quoi parle-t-on ?

par Franck Jakubek
Publié le 4 octobre 2019 à 21:33

Nous sommes en plein mois de juillet 1976 en Italie. Une fuite d’herbicide à base de soude caustique et de dioxine s’échappe d’une usine. Il s’agit d’un des éléments entrant dans la composition de l’agent Orange, le défoliant abondamment utilisé par les Américains au Vietnam avec les effets dévastateurs que l’on connait. Quatre communes des environs sont d’abord touchées. Les autorités mettent plusieurs jours à évacuer les zones contaminées. Les enfants principalement développent du chloracné. Il faut une grève du personnel pour que l’usine ferme.

Des centaines d’hectares de terre sont pollués, les cheptels de bétail sont abattus, mais les scientifiques mettent de longues années à évaluer les dégâts réels. Cette catastrophe donne son nom à la directive européenne de 1982, la première du genre, imposant aux États membres le recensement des sites industriels présentant des risques majeurs pour l’environnement. Actuellement plus de 10 000 en Europe, dont plus de 1 200 en France sont sous l’objet de contrôles de la Direction régionale environnement aménagement logement (DREAL). Une mission auparavant menée par la Direction régional de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE) a fait les frais de la révision générale des politiques publiques.