Aisne

Tergnier prend son temps pour le deuxième tour

par Franck Jakubek
Publié le 30 mars 2020 à 11:40

« C’est la double peine avec le déclenchement du confinement. On paie les indécisions du gouvernement et les fermetures des lits et des hôpitaux de proximité » proteste Aurélien Gall, premier secrétaire du PCF dans l’Aisne. Au lendemain du 1er tour des municipales, le jeune papa aurait bien voulu souffler un peu pour retrouver sa famille et préparer le deuxième tour sans tarder. Le confinement le pousse au repos forcé, du coup il est en famille. Mais il enrage d’être bloqué aussi, et de ne pouvoir aider comme il voudrait, même s’il participe, comme d’autres, aux opérations de solidarité dans son secteur.

À l’heure du bilan des municipales, il est plutôt content, quand même, des résultats à Tergnier. En tête dans les onze bureaux de vote de la ville, la liste « Une nouvelle équipe pour Tergnier avec Michel Carreau » soutenue par le PCF est arrivée première au premier tour avec 43,97 % des suffrages, devant la liste divers gauche de Francis Delacourt comptant d’anciens membres de l’équipe municipale en place. Le Rassemblement national qui, là aussi, se voulait l’arbitre des élégances, en est pour ses frais avec une troisième place pour 20,62 % des voix, soit 744 voix seulement. Un score divisé par deux par rapport aux élections européennes de l’an dernier. Les trois listes semblaient vouloir se maintenir au second tour. Avec le report du second tour, il est possible que les partisans de Delacourt fassent les yeux doux à la liste arrivée en tête. Pour la droite par contre, c’est un véritable KO avec 2,10 % des voix seulement.

Deux victoires au niveau départemental, à Bohain-en-Vermandois, avec la confirmation à la tête de la mairie de Yann Rojo, élu à 100 % des voix. Il est maire depuis deux ans, à l’occasion d’une partielle. À Bourg-et-Comin, Michel Duval emporte la mairie de la commune de 900 habitants. À Hirson, où l’union est de mise depuis des décennies, la liste PS-PCF l’emporte au premier tour à 56,92 % et gagne au passage des conseillers en sus. Saint-Quentin, bastion de droite, voit la maire sortante réélue. L’opposition PCF gagne toutefois un siège supplémentaire. À Laon, Château- Thierry et Soissons, la droite maintient son ancrage local et historique. Le fait significatif est le recul net du RN qui voit ses résultats divisés par deux partout par rapport aux élections européennes.

Dans l’Aisne, le PCF veut pouvoir consacrer du temps à former des militants pour permettre de construire de nouveaux rapports de force jusqu’aux prochains élections. Les combats en cours ne manquent pas. La crise sanitaire actuelle du Covid-19 en est un « et qui va laisser des traces car ce sont les travailleurs qui vont payer les dégâts une fois de plus. Beaucoup n’en ont pas conscience » déplore Aurélien Gall.