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Grenay

Une exigence : la libération de Georges Abdallah

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 2 avril 2021 à 15:16

En 2012, Grenay élevait Georges Ibrahim Abdallah au rang de « citoyen d’honneur ». Depuis, la municipalité se mobilise pour arracher la libération du résistant communiste qui aura 70 ans ce vendredi 2 avril. Dernière initiative en date : la distribution d’une carte postale imprimée à 3 000 exemplaires aux habitants. En vue d’un envoi groupé, ils peuvent la déposer en mairie (notre photo). Le destinataire ? Emmanuel Macron invité à faire « signer l’arrêté d’expulsion de Georges Ibrahim Abdallah vers le Liban ».

Un « anti-impérialisme » qui dérange

En janvier 2013 déjà, la Cour d’appel de Paris s’était prononcée en faveur de sa libération conditionnelle assortie d’une expulsion vers son pays natal. Depuis, le gouvernement s’y oppose. « J’ai toujours du mal à comprendre les raisons de cet acharnement. Comment justifier l’injustifiable ? » s’interroge le maire Christian Champiré. Condamné, en 1987 à l’issue d’un procès tronqué, à la perpétuité pour « complicité d’assassinat » d’un agent de la CIA et d’un autre du Mossad, « Georges n’a jamais renié son engagement anti-impérialiste. Ça gêne ! » constate Laurence Louchaert, secrétaire de la section du PCF. Ici, « l’ingérence du pouvoir politique est patente. Comme il y a eu des affaires Dreyfus ou Audin, il y a une “affaire Abdallah”. Celle-ci peut être considérée comme un analyseur de l’état de la Justice française, du système impérialiste mondial, de notre système médiatique dominant ou encore comme un révélateur de l’abandon des repères anti-impérialistes d’une partie de la gauche et de l’extrême gauche », indique Saïd Bouamama dans son dernier ouvrage.

L’affaire Georges Ibrahim Abdallah, par Saïd Bouamama. Premiers matins de novembre éditions, 13 €.