Rentrée scolaire

Une note qui promet d’être particulièrement salée

par Ousmane Mbaye
Publié le 11 septembre 2020 à 15:02

Une semaine après la rentrée scolaire, les parents d’élèves commencent déjà à faire les comptes. Et pour cause, la crise de la Covid-19, loin d’être terminée, va durement impacter le portefeuille des foyers. Jean- Yves Guéant, président de la FCPE Nord, fait le point pour Liberté Hebdo.

« Ça varie très fréquemment. La fourchette va de 200 à 500 euros car on n’a pas les mêmes besoins en fournitures à la maternelle ou au lycée. » Une semaine à peine après le début de la rentrée et les traditionnels achats de fournitures scolaires, la note de cette rentrée scolaire 2020 s’annonce déjà particulièrement salée pour les parents d’enfants scolarisés à la maternelle et au primaire, craint Jean-Yves Guéant, président de la FCPE Nord. La raison ? La baisse des dotations aux municipalités. Ces dernières, livrées à elles-mêmes, reçoivent moins d’argent de la part de l’État, ce qui les oblige à rogner sur des secteurs de dépenses essentiels comme l’éducation.

Fermetures d’écoles : l’enjeu du congé parental

Cependant, il estime qu’on pourra réellement analyser le coût global de cette rentrée scolaire une fois que l’on connaîtra la totalité des charges que doivent régler les familles. Si certains établissements de la région ont pris l’initiative de fournir des masques aux élèves, Jean-Yves Guéant prédit que des inégalités territoriales vont voir le jour. « Il va y avoir des iniquités entre les familles des différentes classes sociales. Tout le monde sera pénalisé mais pas de la même manière » décrypte ce dernier. Ainsi, les classes les plus défavorisées, bien que disposant de la gratuité des masques, vont devoir compter le moindre centime, quand les classes moyennes et supérieures vont devoir intégrer dans leur budget l’achat de masques au tarif plein. Pour Jean-Yves Guéant, l’État « refile la patate chaude aux municipalités » et fuit ses responsabilités. « Je reproche à l’État de ne pas avoir mis en place un dispositif national sur les masques afin que tout le monde soit logé à la même enseigne. Je considère que l’Éducation nationale ne compense pas le coût de ces dépenses supplémentaires » tonne le président de la FCPE Nord.

Tandis que la Covid-19 continue de sévir dans l’Hexagone, certaines écoles ont déjà été contraintes de fermer dès la rentrée et l’idée d’instaurer un congé parental fait son chemin du côté du ministère de l’Éducation nationale, ce qui n’est pas pour déplaire au représentant des parents d’élèves. « C’est extrêmement important car généralement les familles l’apprennent [la fermeture des écoles, ndlr] le jour même pour le lendemain. » Pour le président de la FCPE Nord, si l’école ferme, il faut des solutions. Il juge que l’instauration du congé parental aurait dû se faire dès la rentrée scolaire. Mais qui dit congé parental, dit potentielles baisses de revenu pour des foyers déjà impactés financièrement par une situation sanitaire et économique inédite. Et sur ce point, Jean-Yves Guéant ne transige pas, lors d’un congé parental lié à la fermeture d’une école en raison du coronavirus, les revenus des parents « doivent être égal au Smic et sans baisse ».