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Une rentrée sous le signe de la pandémie

Par Nassima Azizi

Publié le 21 août 2020 à 13:30

La fin des vacances d’été a bientôt sonné et pour les jeunes c’est le retour à l’école qu’il faut affronter. À deux semaines de la rentrée scolaire, les règles sanitaires à appliquer au sein des établissements manquent de clarté. Le protocole établi en juillet dernier ne répond pas aux besoins de la situation actuelle. Enseignants et syndicats sollicitent une fois de plus Jean-Michel Blanquer (cet article a été réalisé avant la déclaration du ministre d’imposer le port du masque aux collégiens et lycéens - ndlr).

Après un semestre loin des salles de classe, le retour à l’école reste encore flou pour professeurs et élèves. À deux semaines de la rentrée, ils commenceront pour la première fois une année scolaire en pleine pandémie. Avec la recrudescence de l’épidémie en France et l’apparition de nouveaux clusters, des règles sanitaires devront être appliquées au sein des établissements. Pourtant, ces dernières manquent encore de précision, syndicats et enseignants réclament donc l’action du ministre de l’Éducation nationale. Mis en ligne en juillet dernier, le protocole sanitaire comporte des mesures « considérablement allégées » par rapport au précédent. Plus de distanciation sociale ou de nombre d’élèves limité au sein des classes et des transports scolaires.Les élèves seront aussi libres de s’amuser comme à leur habitude dans la cours de récréation. Cependant, le masque reste obligatoire pour les plus de 11 ans, mais seulement lors des déplacements dans l’établissement et lorsque la distanciation d’un mètre ne peut être respectée dans la salle de classe. Les gestes barrière devront être rappelés et adoptés par tous.

« L’impression qu’ils ne veulent rien changer »

Ces règles datent du 10 juillet dernier, une période au cours de laquelle le virus ne circulait pas aussi activement. « Les signaux sanitaires sont passés à l’orange, le dernier protocole mis en ligne ne peut pas être appliqué dans la situation actuelle » regrette Didier Costenoble, représentant FSU du Nord. « Ce n’est pas un plan sérieux. Les enseignants et les élèves vont une fois de plus devoir s’adapter à ces conditions déplorables. » Un « gros changement » auquel « personne n’est préparé » selon lui. Une inquiétude qui résonne au cœur du corps médical qui milite pour le port du masque obligatoire dans les établissements scolaires, quelle que soit la distanciation sociale appliquée. « On force piétons et cyclistes à porter le masque dans la rue, mais à l’école ces mêmes règles ne seront pas appliquées. Vous ne trouvez pas ça paradoxal ? Trente-cinq élèves dans une petite salle, pas de distanciation obligatoire et toujours cette surcharge de travail pour les professeurs. En conséquence, aucune amélioration alors que l’on a beaucoup plus de besoins qu’auparavant. »

Un nouveau protocole ?

Face aux réclamations, le ministère devrait revoir le protocole le 26 août prochain. Il semble néanmoins que les règles seront adaptées en fonction de la présence de la Covid-19 sur les territoires. « Il faut trouver des solutions. On ne peut pas s’adapter à quelques jours de la rentrée seulement quand on sait que la situation dure depuis mars » s’indigne Jamal, professeur de lycée. Pour lui, comme pour Didier Costenoble, le retour à l’enseignement à distance n’est « pas envisageable ». « On a essayé et ce n’était pas satisfaisant, on perd des élèves. Les plus défavorisés raccrochent. On le constate déjà en présentiel donc en distanciel encore plus de manière générale. » Jean-Michel Blanquer rappelle qu’en cas de progression de l’épidémie, un plan de continuité pédagogique est disponible. Celui-ci viserait à fermer les écoles, ou à limiter le brassage des élèves. Pour le syndicaliste, « le mieux serait de faire comme dans les entreprises et de rendre le masque obligatoire partout ». En effet, le gouvernement a annoncé cette semaine la mise en place de règles strictes concernant le port du masque en entreprise, applicables dès le 1er septembre sous réserve de sanctions (voir notre infographie ci-dessous).