Les prises de parole du candidat d’extrême droite Éric Zemmour font de plus en plus réagir les élus locaux. Avant sa venue à Lille, ce 5 février, un rassemblement et une manifestation ont réuni un millier de personnes (photos 1, 2, 3). Lors du rassemblement organisé par SOS Racisme (4) et soutenu par la maire Martine Aubry (5), cette dernière a fustigé un « homme qui ne marche que par la haine », qui « porte les violences » et « joue sur les peurs ». L’élue socialiste n’a pas manqué de rappeler que le prétendu affrontement entre deux civilisations n’a aucun fondement et que la métropole lilloise offre précisément « la preuve du contraire ». Elle a dénoncé le discours raciste, antisémite, homophobe et machiste (elle fait notamment référence à son livre Le premier sexe paru en 2006) de l’intéressé qui s’en prend aussi aux jeunes mineurs étrangers et souhaite que les policiers soient des chasseurs. « Nous, nous voulons une police républicaine » a-t-elle martelé. Mettant en avant la notion du « vivre-ensemble », elle a repris le slogan fasciste « on est chez nous » pour remettre les choses à l’endroit : « Nous, on dit on est chez nous, mais votre France n’est pas la nôtre ! » Même son de cloche quelques jours plus tard, le 9 février, à Montreuil (93) où le maire communiste Patrice Bessac (6) a appelé à un rassemblement devant l’hôtel de ville. Cette initiative a été maintenue alors que l’émission « La France dans les yeux » de BFMTV, à laquelle Éric Zemmour était invité, n’a pu être réalisée dans cette ville, le studio leur ayant été refusé. « Nous sommes Montreuil, nous sommes la France » pouvait-on lire sur des calicots (7). L’élu a insisté sur la diversité, la richesse sociale, humaine et artistique de sa ville. « À Montreuil, nous sommes fiers de notre diversité. Nous la revendiquons pour notre ville et au-delà, pour notre pays. » L’émission télévisée de BFMTV a quant à elle été délocalisée dans une autre ville du département, à Saint-Denis, où le maire socialiste Mathieu Hanotin n’a pas manqué de manifester les mêmes sentiments que ses collègues du Nord et de la Seine-Saint-Denis.

