Emmanuel Macron réunira, le 8 septembre, son fameux « Conseil national de la refondation », ainsi nommé pour avoir les mêmes initiales (CNR) que le Conseil national de la Résistance. Les initiales, pas plus. Comme le fait remarquer Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof, « le programme que présente le chef de l’État est (...) assez loin des fondements idéologiques du Conseil national de la résistance ». À quoi servira donc cette nouvelle usine à gaz, plus précisément... cette nouvelle instance aux contours flous, flous, flous... ? Tout simplement, comme le résume le politologue Clément Viktorovitch, après analyse des discours alambiqués présentant l’affaire, « à expliquer pourquoi le gouvernement prend les décisions qu’il prend ». Selon Olivia Grégoire, porte-parole du Gouvernement, et Olivier Véran, ministre chargé de la Vie démocratique, il faut surtout y voir une « méthode » plus qu’une qu’une structure. Voilà plutôt qu’il ressemble à l’ancienne pratique de la concertation, estime le politologue : « Le gouvernement laisse dialoguer, écoute… et décide tout seul ».